RENCONTRE ANIMÉE PAR NICOLAS TRUONG (sous réserve) (Journaliste au Monde où il est grand reporter au service "Idées-Débats". Essayiste, il a récemment publié La Société du commentaire (L’Aube/Le Monde, 2022) et un livre d’entretiens avec le philosophe et sociologue Bruno Latour, Habiter la Terre (Arte/Les Liens qui libèrent, 2022)).
* NICOLAS TRUONG - Les penseurs du vivant
En pleine pandémie mondiale, durant les années 2020 et 2021, le journaliste du quotidien Le Monde Nicolas Truong est parti à la renc ontre d'une nouvelle génération d'auteurs qui, au croisement de la philosophie, de l'écologie et de l'anthropologie, réinventent notre rapport au vivant, renouvellent pratiques et théories pour faire souffler un air rafraîchissant et bienvenu en ces temps plus que troublés.
Entretiens avec ces penseurs qui inventent de nouvelles façons d'habiter la Terre.
Nicolas Truong est jJournaliste au Monde où il est grand reporter au service "Idées-Débats". Essayiste, il a récemment publié La Société du commentaire (L’Aube/Le Monde, 2022) et un livre d’entretiens avec le philosophe et sociologue Bruno Latour, Habiter la Terre (Arte/Les Liens qui libèrent, 2022).
* PHILIPPE BOURSIER & CLÉMENCE GUIMONT - Écologies, le vivant et le social
Les crises écologiques multiples frappent avec une intensité croissante les écosystèmes, les groupes humains et non humains. Sous la pression du temps qu'elles gaspillent et des intérêts dominants qui les orientent, les sociétés mettent en péril leur propre survie et l'habitabilité de la planète. Il est donc impératif d'assumer le défi d'un grand virage écologique émancipateur.
Se croisent ici, avec rigueur et clarté, des approches issues des sciences sociales et des sciences de la nature, pour éclairer les processus qui précipitent les dévastations du vivant et exacerbent les inégalités. Sont aussi explorées les manières désirables et réalistes de prévenir, d'atténuer, d'empêcher les désastres mais aussi de vivre mieux.
Ce livre porte la voix des écologies qui oeuvrent à une véritable critique des dominations et du statu quo. Deux approches sont articulées : l'une, intersectionnelle et anticapitaliste, ancrée dans la dynamique des mobilisations sociales ; l'autre, plus attentive aux liens que les sociétés humaines tissent avec le vivant non humain. Écoféminismes, extractivisme, racisme environnemental, politiques publiques, finance verte, cause animale ou droits de la nature sont autant de sujets décisifs abordés avec lucidité.
Près de 70 contributions thématiques de scientifiques, de philosophes, de journalistes et d'activistes, très accessibles et documentées, accompagnées de lexiques et ressources bibliographiques, pour saisir l'ampleur des défis auxquels se confrontent les écologies contemporaines.
Philippe Boursier, professeur de sciences économiques et sociales, a été porte-parole national des Verts et co-fondateur du mouvement Écologie sociale. Il a coordonné avec Willy Pelletier le Manuel indocile de sciences sociales.
Clémence Guimont est maîtresse de conférences en science politique à l'université Paris Panthéon-Sorbonne et membre du Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP).
À défaut d'en prendre la pleine mesure, tout le monde a au moins entendu parler du changement climatique et des risques associés. La biodiversité, elle, fait très peu parler d'elle, alors que nous abordons la 6e crise d'extinction de masse.
Bien sûr, changement climatique et biodiversité ont partie liée. Mais pas seulement, et la deuxième doit faire face à des problématiques qui lui sont propres, et dans lesquelles le climat ne joue aucun rôle : artificialisation des sols, pollutions des eaux, fragmentation des milieux naturels, etc.
Pour mieux comprendre la biodiversité, et mieux la protéger, les scientifiques apportent ici des réponses claires à des questions essentielles : de quoi parle-t-on, quand on parle de biodiversité ? N'est-il pas contreproductif de s'inquiéter davantage pour l'ours blanc que pour un papillon ? Quels services la biodiversité nous rend-elle ? Quels rôles jouent les micro-organismes dans la santé des animaux et des sols ? À quelle vitesse tout cela évolue-t-il ? Qu'est-ce qui fait disparaître une espèce ? Et d'ailleurs, comment sait-on si une espèce est ou non en voie de disparition ? Quelles sont les conséquences, à moyen et long terme ?
Et... que peut-on faire ? Sous l'apparente légèreté du graphisme, cet ouvrage couvre des enjeux fondamentaux et rend compte de ce que l'on sait vraiment, ainsi que de la façon dont ce savoir est construit.
Philippe Grandcolas est directeur de recherche au CNRS, directeur adjoint scientifique de l’Institut Écologie et Environnement (INEE) du CNRS.
RENCONTRE ANIMÉE PAR STÉPHANE HABIB (Psychanalyste et philosophe. Il dirige un séminaire pour l'Institut hospitalier de psychanalyse de l'hôpital Sainte Anne.)
* LAURIE LAUFER - Qu'est-ce que le genre ?
A l'initiative de l'Institut Emilie du Châtelet et sous la direction de Laurie Laufer et Florence Rochefort, des spécialistes des domaines de l'éducation, du travail, de la sexualité, de la psychanalyse, du sport, de l'économie, de la linguistique, de la neurobiologie, de la religion et de la culture montrent toute la richesse des "études de genre", ces recherches multidisciplinaires qui analysent les rapport sociaux et de domination entre les sexes. Luttes contre les discriminations, combat pour l'égalité, avancées sociales et juridiques dans le droit de chacun : ils éclairent ainsi les effets concrets d'un outil scientifique - le genre - dans la société d'aujourd'hui.
Laurie Laufer, psychanalyste, est professeure de psychopathologie clinique à l'université Paris 7 et préside le conseil scientifique de l'Institut Emilie du Châtelet.
* GENEVIÈVE FRAISSE - Le féminisme, ça pense !
Geneviève Fraisse est philosophe et historienne de la pensée féministe, Directrice de recherche émérite au CNRS.
* SOPHIE RABAU (préface) La Nonne soldat
Née à la fin du XVIème siècle dans une famille noble de Biscaye, Catalina de Erauso se trouva vite enfermée dans un couvent. N'y tenant plus, elle s'enfuit et, adoptant des vêtements d'hommes qu'elle porta toute sa vie, devint soldat de fortune dans l'Empire espagnol. Elle raconte dans cette autobiographie romanesque ses aventures de fier-à-bras, qui rebondissent du Pays Basque à la Castille, de la Castille au Mexique, du Mexique au Pérou, du Pérou au Chili, d'un duel l'autre, d'une insulte à une balafre, d'une algarade à une fuite éperdue dans les pampas argentines.
Ce récit rédigé d'une plume de hussarde possède une telle charge transgressive, introduit un tel trouble dans le genre, qu'il fascine tous les publics depuis trois siècles.
Sophie Rabau est enseignante-chercheuse en littérature générale et comparée à l'Université de Paris III-Sorbonne Nouvelle. Théoricienne de la littérature, elle s'intéresse à l'invention théorique et critique.
RENCONTRE ANIMÉE PAR VINCENT CHANSON (Docteur en philosophie, éditeur et chercheur rattaché au laboratoire Sophiapol)
* QUENTIN MATHEUS & GAUTHIER ROUSSILHE - Perspectives Low-Tech : comment vivre, faire et s'organiser autrement ?
Plus nous avançons dans un siècle incertain, plus nous prenons la mesure de la fragilité des systèmes techniques qui structurent nos modes de vie. La low tech, qu'on oppose généralement à la hightech, interroge nos besoins dans un monde contraint. S'il n'est pas dépourvu d'ambiguïtés, ce mouvement dynamique pourrait bien participer à reconstituer des cultures techniques et conviviales, d'autres manières de vivre et de s'organiser. Qu'il soit rattrapé par des logiques marchandes et autoritaires, ou qu'il constitue un levier d'émancipation, la question que pose en creux le mouvement low tech est celle des chemins techniques à prendre pour refonder nos sociétés sur des bases viables, justes et désirables.
QUENTIN MATEUS est ingeÌÂÂÂnieur et designer de formation et s’inteÌÂÂÂresse aux dimensions eÌÂÂÂthiques, anthropologiques, sociologiques et politiques de la technique. Aujourd’hui il contribue au mouvement low-tech, notamment depuis le Low-tech Lab, aÌ€ travers des enqueÌ‚tes aupreÌ€s d’acteurs eÌÂÂÂconomiques qui incarnent et di usent deÌÂÂÂjaÌ€ un autre rapport aÌ€ la technologie et aÌ€ l’eÌÂÂÂconomie.
GAUTHIER ROUSSILHE est chercheur et doctorant au Royal Melbourne Institute of Technology (RMIT) speÌÂÂÂcialiseÌ sur les enjeux environnementaux de la numeÌÂÂÂrisation. En paralleÌ€le, il a eÌÂÂÂteÌ compagnon de route du Low-tech Lab et a suivi une partie des communauteÌÂÂÂs low-tech francophones au cours des dernieÌ€res anneÌÂÂÂes.
* THIMOTÉE PARRIQUE - Ralentir ou périr : l'économie de la décroissance
Loin d'être le remède miracle aux crises auxquelles nous faisons face, la croissance économique en est la cause première. Derrière ce phénomène mystérieux qui déchaine les passions, il y a tout un système économique qu'il est urgent de transformer.
Dans cet essai d'économie accessible à tous, Timothée Parrique vient déconstruire l'une des plus grandes mythologies contemporaines : la poursuite de la croissance. Nous n'avons pas besoin de produire plus pour atténuer le changement climatique, éradiquer la pauvreté, réduire les inégalités, créer de l'emploi, financer les services publics, ou améliorer notre qualité de vie. Au contraire, cette obsession moderne pour l'accumulation est un frein au progrès social et un accélérateur de l'effondrement écologique.
Entre produire plus, et polluer moins, il va falloir choisir. Choix facile car une économie peut tout à fait prospérer sans croissance, à condition de repenser complètement son organisation.
C'est le projet de ce livre. Explorer le chemin de transition vers une économie de la post-croissance.
Timothée Parrique est chercheur en économie écologique à l’Université de Lund, en Suède.
* JEAN-GABRIEL GANASCIA - Servitudes virtuelles
Nous ne vivons plus dans les fers. Pourtant, nous le constatons, nous ne sommes pas vraiment libres ; nous nous prenons de plus en plus souvent aux rets du numérique dont nous devenons captifs. Les flux de données - textes, images, sons - qui attestent, trahissent, influencent nos vies affectives, personnelles et professionnelles, sont manipulés à notre insu par les techniques de l'intelligence artificielle. Il en résulte une évolution majeure de la condition humaine, qui rend nécessaire et urgente une réflexion sur les conséquences politiques, sociales et même morales des technologies de l'information et de la communication.
Cet essai vif, original et engagé vise à faire le point sur ces questions. Passant au crible la vulgate « éthique » usuelle, Jean-Gabriel Ganascia en dévoile les limites. Car, pour louables que nous apparaissent les principes invoqués, les avis rendus par les comités de régulation n'aboutissent le plus souvent qu'à des recommandations vaines qui nous laissent impuissants face au monde qui se fait jour sous nos yeux ; pire, elles font souvent écho à des craintes caduques, tout en éludant les risques patents. Nous invitant à ne pas nous reposer sur des doctrines morales convenues, l'auteur nous offre un marteau pour heurter les principes éthiques qui les fondent, les écouter résonner et entendre leur plénitude, ou leur éventuelle vacuité.
Jean-Gabriel Ganascia est professeur à Sorbonne Université, où il mène des recherches sur l'intelligence artificielle au LIP6. Il a présidé le Comité d'éthique du CNRS et a déjà publié divers ouvrages au Seuil, dont le précurseur L'Âme machine (1990) et Le Mythe de la Singularité (2017), qui a connu un réel succès et reçu le prix Roberval.