" C'est un livre que j'ai écrit presque malgré moi, sans doute parce que je tremble à la simple évocation des faits que j'y raconte.
Cependant, une petite voix intérieure me disait : "Mais oui, écris cette histoire. Ce sera le point final, ta façon d'avoir le dernier mot sur ces événements terribles." Mais je sais aujourd'hui que la mort seule mettra le point final à cet épisode de ma vie si fondateur, si semblable à une naissance douloureuse. Jamais, je crois, je n'aurai été aussi complètement athée que maintenant, à présent que le souvenir de ce fatidique été 2004 s'évanouit peu à peu.
Et pourtant, j'aime comme jamais cette image du Christ, figure mythique de tous les hommes, portant une croix, tombant, puis se relevant et marchant vers une vie autre. " Jean-François Beauchemin
L'auteur raconte un épisode de l'histoire de sa famille, celui de son grand-père qui, au lendemain de la Première Guerre mondiale, a quitté la Corse pour s'installer en Tunisie à Mouaden. Devenu agriculteur, il a vu sa situation s'améliorer et a pu fonder une famille...
La Corse a vu passer de nombreuses gloires littéraires. Parmi elles, Prosper Mérimée, grâce à un indéniable talent, a su fixer deux figures littéraires majeures qui firent florès ensuite, jusqu'à nos jours, le bandit - avec Mateo Falcone - et la vendetta - avec son Colomba. Le siècle du romantisme aidant, les histoires de bandits et les récits de vendette occupèrent les premières places des journaux, des revues... des esprits. On faisait le voyage en Corse pour rencontrer les barbes hirsutes, les fusils et carchere aux détours du maquis.
Les éditions Albiana ont édité une anthologie de ces textes, présentée par Roger Martin en 2010.
Or, il apparaît que si les bandits et les vendette ont été passablement mis en valeur, les auteurs, parfois les mêmes, ont aussi écrit des textes moins connus où la Corse, les Corses, les épisodes historiques, les événements et les historiettes proprement insulaires ont servi de motifs à leurs récits, nouvelles et autres romans. Certains ont su s'émouvoir dans leurs récits de voyages d'une Corse, certes farouche, mais qui dévoilait son coeur pour peu que l'on s'y intéresse vraiment.
Cette nouvelle anthologie présente ainsi des textes d'auteurs touchés par les muses corses. Français ou italiens de grande renommée (G. de Maupassant, A. Daudet, N. Tommaseo, F. D. Guerrazzi, A. Glatigny, P. Loti, etc.) y côtoient certains injustement moins connus (Pastoret, Dinocourt, F. Romani, R. Saint-Hilaire, É. Bergerat, J. A. Nau, etc.). D'autres sont simplement corses au talent littéraire certain, pas moins inspirés par l'île aux mille parfums (G. della Grossa, N. Bonaparte, F. O. Renucci, G. V.
Grimaldi, E. Arène, P. Dominique, etc.).
Gageons que l'ouvrage sera une vraie découverte pour les lecteurs, celle d'une Corse inattendue, mise en valeur par une qualité littéraire relevée.
Pour tous publics.
«Lentement mais assurément, alors que je voulais écrire sur les autres, je nai pu faire autrement que de me retrouver sur le chemin du retour sur soi. Tous les chemins y mènent quand on a eu ou quon a un cancer. Jai cette chance immense davoir reçu en cadeau à ma naissance la capacité de rêver ma propre vie, de la récupérer, de la transformer à ma guise, de lui donner la démesure de lintensité, la justification de la contemplation de mon nombril, pour enfin lécrire et la rendre. Bref, je suis une artiste. Mais elle, la femme à côté de moi, celle qui ne dit mot ne prend pas la plume, elle souffre, elle aussi.» Extrait du Jeu de loie.
Né en 1892 à berlin et mort en 1940 à la frontière franco-espagnole (port-bou), walter benjamin a toujours erré " aux confins des doctrines qui se combattent, dans les lisières entre histoire, sociologie, esthétique et théologie " (h.
Bianciotti). ami de scholem et de brecht, accueilli par g. bataille et p. missac à paris, dont il voulait écrire l'histoire comme " capitale du xixe siècle ", qualifié de " rabbin marxiste " et de " matérialiste messianique " à cause de son approche nouvelle de l'expérience historique, il reste encore à découvrir. essais sur son oeuvre et traductions de ses écrits se multiplient. mais il manquait une biographie qui retraçât l'histoire de cette vie mouvementée et introduisit à l'évolution de sa pensée, depuis ses études sur la tragédie et le théâtre baroque jusqu'aux questions touchant " l'oeuvre d'art à l'ère de sa reproductibilité technique ", " la photographie ", la littérature, l'architecture des villes (les " passages " de paris), et surtout le langage, la mystique et la philosophie de l'histoire.
Carnets et journaux intimes ouvrent un espace d'écriture privée, espace presque autiste puisque la page que l'écrivain noircit, il semble ne l'adresser à personne. On tient pourtant que, dans ce dialogue entre soi et soi, se joue peut-être ce qu'il y a de plus grave et de plus fécond dans l'exercice littéraire.
Ce numéro rassemble des études couvrant une longue période (du XIXe siècle à nos jours) et permet par conséquent de s'interroger sur l'évolution des pratiques diaristes.
Ablon, un jeune Libérien, échappe au massacre de sa famille par un militaire sanguinaire. Après une fuite dramatique, il trouve refuge en Côte d'Ivoire où il connaîtra le succès et la réussite sociale. Mais le destin le rattrapera d'étrange façon lorsqu'il rencontrera la femme de sa vie.
Zsigmond Justh, Journal : époque parisienne Alexandre Blok, Journal 1911-1912 Marcel Jouhandeau, Adieu à Chaminadour María Sánchez Arbós, Journal d'une institutrice Emmanuel Berl, Sur le 'Journal intime' Louis Guilloux, Journal Henri Petit, Bribes d'un Journal de pensée Armand Salacrou, Journal de Courval Marc Bernard, Notes Robert Desnos, Journal 1944 Maurice Meunier, Pages de Journal Roger Judrin, Jardin fermé Jacques Masui, Journal Cioran, Fluctuations Jacques de Bourbon Busset, Journal Eugène Ionesco, Journal d'un citoyen malgré lui René Roger, Poussières de moi-même Émile Simon, Journal Henri Thomas, Il n'y a pas de journal intime - Été, Paris Marcel Schneider, Journal intime de janvier 1968 Robert Mallet, Journal Alain Bosquet, Journal public Roger Vrigny, Accidents de parcours Janine Aeply, Pages de Journal Robert André, Pages de carnets Jean-Claude Brisville, Journal Charles Duits, Notes Georges Perros, Feuilles mortes Jean Blot, Ni Kali mera, ni hora Kali Jacques Borel, Journal Lorand Gaspar, Journal de Jérusalem Jacques Brenner, Échantillons 67-68 Thorkild Hansen, Journal 1945 Jean Bastaire, Croire au printemps Jérôme Peignot, Journal Alain Clerval, Les limites du Journal intime Guy Rohou, Le contrecoeur Pierre Oster, Paysage du Tout Kenneth White, Le Désert de Gobi Jude Stéfan, Faux Journal Christian Giudicelli, L'adieu du père
On considère souvent que chaque État devrait être un État-nation, c'est-à-dire que ses frontières géographiques devraient correspondre, en gros, aux frontières d'une population définie selon des critères ethniques, religieux, linguistiques ou culturels. Une telle correspondance existe rarement avant l'État lui-même. Il ne s'agit pas non plus d'un processus qui se développe plus ou moins automatiquement après la création de l'État, mais plutôt d'un projet conscient. Les recherches comparatives concluent souvent que la construction de nations n'est pas toujours un succès et que les tentatives de mener ce projet à bien peuvent avoir des conséquences aussi désastreuses que le génocide. Dans ce cas, quelles sont les circonstances qui font de la construction de nations un projet viable Les essais recueillis dans ce dossier explorent les liens entre la société civique et la société civile ainsi que leurs implications, en particulier compte tenu des processus modernes de mondialisation qui rendent les modes traditionnels de construction de nations impraticables.
Les articles réunis dans ce numéro questionnent de manières diverses et renouvelée la question animale au XVIIIe siècle : les interrogations dont elle fait l'objet dans une période qui voit reculer les certitudes religieuses au profit de la science (Buffon), les illustrations auxquels elle donne lieu dans la littérature et la peinture. L'enjeu de ce collectif est de mettre au jour la dimension nouvelle de la pensée sur les bêtes à l'époque des Lumières : combien se brouillent les repères anthropologiques et se réorganisent les rapports entre humanité et animaux, avec le développement concomitant d'une sensibilité nouvelle, pré-moderne, et d'une volonté de maîtrise accrue sur l'ordre naturel, qui préfigure l'exploitation et l'industrialisation du monde animal.
« Quand j'ai décidé d'écrire ma vie, tout me semblait si facile mais, au fur et à mesure que j'essayais de me concentrer, des dizaines et des dizaines d'événements et d'anecdotes me venaient à l'esprit, ce qui faisait en sorte que mon crayon n'était pas assez rapide pour tout noter. À 56 ans, fatigué et malade, je me décidais enfin à coucher sur papier les différents volets de cette vie qui, aujourd'hui, me semble avoir passé trop vite. « Les gens qui m'ont connu et qui me connaissent encore vont probablement se retrouver dans les pages qui suivent et vont aussi se rappeler les mêmes choses que moi. À ceux-là, je dis merci d'avoir été présents dans ma vie et d'avoir partagé mes expériences. Je dédie ces pages à mes enfants et petits-enfants afin qu'ils en sachent un peu plus sur moi. »