« Que ce livre joyeux vous accompagne partout, qu'il essuie vos larmes afin d'en faire couler d'autres plus grosses et plus pleines, qu'il vous éclaire dans vos nuits de plein jour, qu'il vous dévoile un horizon d'événements, qu'il vous trahisse.
Ce n'est pas un livre en fait mais un kit de survie en territoire hostile. Un couteau suisse. Écrivez dessus, cornez des pages, lâchez-y vos sanglots, il sert à ça, ce livre.» Plus de 150 poètes, plus de 300 poèmes: Louise Labé, Richard Coeur de Lion, François Villon, Joachim du Bellay, Pierre de Ronsard, Paul Scarron, Jean de La Fontaine, Pierre Corneille, Nicolas Boileau, Molière, Denis Diderot, Marceline Desbordes-Valmore, Jean Racine, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Alphonse de Lamartine, Germaine de Staël, Alfred Jarry, Théophile Gautier, Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé, Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Alphonse Allais, Anna de Noailles, Lautréamont, Paul Valéry, René Char, Tristan Tzara, Charles Péguy, Paul Éluard, André Breton, Blaise Cendrars, Marguerite Yourcenar, Jean Cocteau, Jacques Prévert, Henri Michaux, Jean Genet, Boris Vian, Francis Ponge, Louis Aragon, Marguerite Duras, Barbara, Aimé Césaire, Jacques Brel, Georges Moustaki, François Cheng, Yves Bonnefoy, Andrée Chedid, Christian Bobin, Dominique Sampiero et bien d'autres.
Construit autour de courts poèmes en prose, lait et miel parle de survie. De l'expérience de la violence, des abus sexuels, de l'amour, de la perte et de la féminité. Le recueil comprend quatre chapitres, et chacun obéit à une motivation différente, traite une souffrance différente, guérit une peine différente. lait et miel convie les lecteurs à un voyage à travers les moments les plus amers de l'existence, mais y trouve de la douceur, parce qu'il y a de la douceur partout si l'on sait regarder.
Souvent croisés dès notre plus jeune âge, La Fontaine et sa galerie d'animaux anthropomorphiques occupent une place bien particulière dans notre patrimoine littéraire. Grâce à cette anthologie, plongez dans l'univers fabuleux de ce conteur hors pair, subtil moraliste et génie poétique! Saurez-vous encore réciter quelques vers?
Les plus beaux poèmes d'amour de la langue françaiseDe «L'amour lointain» des troubadours jusqu'aux «Yeux d'Elsa», si profonds qu'Aragon y perdait la mémoire, notre poésie française porte en elle tout l'amour du monde. Amour de jeunesse ou de maturité, amour-passion, amour-tendresse, amour perdu et retrouvé, amour rêvé ou amour fou : voici, du XIIe siècle à nos jours, les plus beaux poèmes inspirés par le sentiment amoureux réunis dans ce livre. Le poème d'amour est sûrement le meilleur dénominateur commun entre les êtres, en tout temps et en tous lieux, parce que les mots porteurs d'amour ont valeur universelle. J. O.
Dans cette anthologie de la mouvance romantique, qui compte quarante-cinq auteurs représentatifs, poètes des différents «cénacles» littéraires, monstres sacrés, chansonniers et satiristes de l'époque se succèdent chronologiquement, de l'an premier du siècle à la mort de Théophile Gautier en 1872.
Livre culte, oeuvre majeure de la litte´rature ame´ricaine du vingtie`me sie`cle et aboutissement d'un immense travail de traduction qui aura dure´ une vingtaine d'anne´es, « A » est enfin accessible en franc¸ais dans son e´dition inte´grale.
Chef-d'oeuvre de Louis Zukofsky et sommet de l'objectivisme, la publication de « A » est l'e´ve´nement poe´sie de ces dernie`res anne´es.
Zukofsky disait de « A » : « ces mots sont ma vie » - il y aura consacre´ quarante cinq anne´es de travail.
Oeuvre majeure de la modernite´ ame´ricaine, « A » peut e^tre lu a` la fois comme un manifeste, le te´moignage d'une vie traverse´e par les espoirs et les de´sastres du sie`cle dernier, une que^te de l'amitie´ (Ezra Pound, William Carlos Williams) et un chant d'amour pour sa femme Celia. Dans « A » se me^lent inextricablement la vie de Louis et de sa famille, les e´ve´nements historiques du vingtie`me sie`cle, la musique, une re´flexion morale et politique hante´e par la pre´sence textuelle de Marx et Spinoza. Les 24 sections qui composent « A » - 24 comme les heures d'une journe´e - re´ve`lent une me´thode de composition d'une grande audace, qui alterne le vers rime´, le vers libre, le collage, la correspondance, les citations, l'e´criture the´a^trale, l'e´criture musicale...
Le mode`le prosodique demeure le vers de Shakespeare, son mode`le rythmique, l'art de la fugue et du contrepoint de Bach.
Belgique, terre de poètes ! Est-ce toujours aussi vrai ? Cette anthologie fait le point sur la poésie belge de langue française actuelle, pour en illustrer toute la richesse et la diversité. Vingt ans de publications : les 117 poètes réunis ont tous publié entre 2000 et 2020. Le plus âgé (Michel Lambiotte) est né en 1921, le plus jeune (Quentin Volvert) en 1998 ! Des poètes confirmés, de jeunes voix, des phares, des méconnus ; tous les courants, tous les styles d'écriture sont représentés :
Poètes de l'être, du langage ou de l'objet, de la nature ou de la relation humaine, minimalistes ou baroques, subversifs, classiques ou plus surréalistes. Des traditions, des modernités...
Note de l'éditeur Les Cahiers de Valéry furent écrits chaque jour (ou peu s'en faut) de 1894 à 1945, année de la mort de l'auteur, entre 4 h et 8 h du matin environ. Cette énorme masse de notes - pour la plupart des fragments - remplit 262 cahiers de formats très divers, dont l'édition en fac-similé couvre près de 26 600 pages. À plusieurs reprises, mais notamment à partir de 1921, Valéry entreprit de classer ses notes sous différentes rubriques ou chapitres, classement en vue duquel il copia puis fit copier ses textes, les relut, les annota parfois et donna à chacun un sigle correspondant à son thème majeur. Le classement de 1921-1945, laissé inachevé, reflétant ainsi l'attitude ambivalente de Valéry à l'égard de tout système clos, comprend trente rubriques (et de nombreuses sous-rubriques). L'édition thématique de la Pléiade a respecté ces rubriques, tout en faisant un choix à l'intérieur de chacune d'elles:elle n'a retenu en moyenne pour chaque rubrique qu'un dixième des notes qui s'y rapportent, les passages ayant été sélectionnés soit parce qu'ils sont caractéristiques de la pensée ou de la sensibilité de Valéry, soit pour leur beauté ou leur force (les deux critères se recouvrent souvent). À l'intérieur de chaque rubrique, les notes ont été ordonnées chronologiquement. Ce volume reproduit les trois chapitres Poèmes et PPA [Petits poèmes abstraits], Poésie et Ego scriptor tels qu'ils ont paru dans l'édition de la Pléiade (où on trouvera - également sous forme de choix - les vingt-sept autres chapitres, auxquels ont été jointes des réflexions de Valéry sur les Cahiers eux-mêmes). L'appareil critique de la Pléiade est ici refondu et enrichi de nombreux éléments nouveaux.
Lorsqu'elles tombent entre les mains de Félix Fénéon à la fin du XIXe siècle, Les Fables disparates d'Hérode Neth-Omphale sont perçues par le collectionneur et critique d'art comme « une opération d'une intelligence visionnaire ». Mais cet exemplaire unique de poèmes et de collages imprimé en 1884 disparaît mystérieusement peu de temps après, enveloppé d'un halo légendaire. Un demi-siècle plus tard, l'oeuvre refait surface et, par l'entremise d'un expert en éditions anciennes, est restituée aux lecteurs. Si nous savons désormais que derrière ce pseudonyme se cache une artiste venue des Andes argentines du nom d'Abipone Lules, nous ne pouvons dire comment une anticipation aboutie des collages surréalistes a pu voir le jour plus de 100 ans avant Une Semaine de bonté de Max Ernst. Les éditions invenit vous invitent à découvrir dans ce fac-similé un chefd'oeuvre annonciateur de l'art moderne et à vous laisser surprendre à chaque page par de nouvelles fables, comme des exercices de style avant l'heure.
Emmanuel Hocquard (1940-2019) est l'un des grands poètes français du dernier demi-siècle : l'un de ceux qui auront contribué à repenser de fond en comble l'écriture poétique, à lui imaginer des formes et des orientations nouvelles. Parmi ses livres majeurs (tous publiés chez P.O.L), citons Les Elégies, Théorie des tables, Un test de solitude, ma haie, Une grammaire de Tanger...L'aventure d'Orange Export Ltd. inaugure le parcours d'écrivain d'Emmanuel Hocquard. Fondée au début des années 1970 avec la peintre Raquel, cette minuscule maison d'édition aura joué un rôle souterrain - mais déterminant - en réunissant une constellation de poètes qui devaient s'affirmer comme des auteurs marquants de leur génération. Imprimés à la main (et à peu d'exemplaires) dans l'atelier de Malakoff, ces livres brefs témoignent aussi d'une des dernières inventions collectives de la poésie française, avant sa dissémination actuelle.Un volume rassemblant l'intégralité des publications d'Orange Export Ltd., augmentées de divers documents, avait été publié chez Flammarion en 1986. C'est cet ouvrage - épuisé de longue date - que nous republions aujourd'hui à l'identique, tel qu'Emmanuel Hocquard l'avait conçu. Une importante préface de Stéphane Baquey situe l'apport de cette étonnante aventure éditoriale dans l'histoire littéraire contemporaine.
« Pourquoi le Persan estime-t-il à tel point ses grands poètes, lesquels ont acquis chez nous une vénération quasi religieuse?
Quelle est la nature de ce rapport intime qui lie le Persan à ses poètes dont les messages investissent tout son être et pénètrent profondément la substance de son âme? » C'est à partir de cette interrogation que Darius Shayegan, l'un des plus importants penseurs iraniens vivants, nous introduit aux cinq grands poètes persans, on pourrait presque dire les cinq « saints » de la Perse :
Ferdowsî, qui par son Shahnameh ou Livre des rois, refonda l'identité persane en inscrivant son présent musulman dans un passé immémorial incarné par la langue persane ; Omar Khayyâm, le libre penseur mystique ; Mowlânâ Rûmî, auteur du Mesnevi, surnommé « le Coran persan » ; Sa'dî l'humaniste et Hâfez le mystérieux, incarnations de la poésie pure. Chacun représente une facette de l'âme iranienne toujours vivante, comme en témoigne l'immense succès de ce livre en Iran : neuf réimpressions en un an !
C'est le spectacle de Tiago Rodrigues, By Heart, qui a été à l'origine de cette traduction. Ne trouvant pas une seule traduction française qui respecte la forme du sonnet shakespearien, le metteur en scène avait dû se rabattre sur une version en alexandrins.
Or, le sonnet anglais obéit à des règles strictes : il comporte trois strophes en pentamètres iambiques à rimes croisées suivies d'un distique à rimes plates formant comme un proverbe gravé dans le marbre. Était-il possible qu'aucun traducteur français n'ait envisagé de respecter cette structure?? L'évidence était là?: ce qui, pour les traducteurs russes, tchèques, allemands, portugais allait de soi était en France ignoré.
Nous avons voulu montrer que respecter cette forme n'amenait pas à s'éloigner du sens mais, au contraire, à le servir en tenant compte de la structure sonore de ce sommet de la poésie universelle.
A.M. et F. M.
Aux Belles Lettres, le cru 2021 est essentiel, donc poétique. Dans notre format semi-poche emblématique (12,5 x 19 cm), dix recueils de vers à la parure végétale et au charme anglosaxon sont parus au fil des saisons. Ils mettent en regard une traduction choisie pour sa qualité littéraire avec des illustrations variées : photographies, dessins, reproductions de tableaux.
Dans la série Poésie Magique, demandez par ordre d'apparition : l'adulte nouveau-né, aux chants divinement gravés ; le jeune romantique à l'épitaphe romaine ; la femme-tableau au verbe haut ; la fratrie géniale aux jeux souterrains ; l'amoureux transi, aux lettres imbibées de gin ou de bière ; l'anglaise impénitente, en goguette dans le Paris d'après-guerre ; le soldat de papier aux envolées lyriques ; l'ardente collectionneuse, de beauté entêtée ; le vieux fou aux fugues enfantines ; la mort au cours cristallin, qui fait chanter les pierres et vibrer les chagrins.
Ces joyeux drilles forment un cercle un peu particulier - d'aucuns diraient disparu - qui rassemble dix poètes anglo-saxons versés dans le culte de l'éphémère et la contemplation de l'éternel. Citons pêle-mêle William Blake, John Keats, Christina Rossetti, Charlotte, Emily, Anne et Branwell Brontë, Dylan Thomas, Hope Mirrlees, Walt Whitman, Emily Dickinson, John Clare et Edgar Lee Masters.
« Le monde entier est un théâtre : hommes et femmes y sont de simples acteurs, ils ont leurs entrées puis leurs sorties. Un homme au cours de sa vie endosse plusieurs rôles et sa comédie se joue sur sept âges.
Premier âge : le nouveau-né, pleurnichant et vomissant dans les bras de sa nourrice.
Deuxième âge : l'écolier geignard, avec son cartable et son visage propre du matin, rampant à contrecoeur comme un escargot jusqu'à l'école.
Troisième âge : l'amoureux, soupirant telle une chaudière et composant une ritournelle pitoyable en hommage aux sourcils de son amante.
Quatrième âge : le soldat, farci de jurons bizarres, poilu comme une bête, fier, brutal et soupe au lait, cherchant la réputation aussi soudaine qu'évanescente jusque dans la gueule des canons.
Cinquième âge : le juge, avec une belle bedaine ronde, fourrée de bons chapons, oeil grave et barbe en pointe,achalandé de sages maximes et de clichés du jour : ainsi il joue son rôle.
Sixième âge : il passe à la culotte décharnée et aux pantoufles du vieux fou, lunettes au nez, bourse au côté, les hauts-de-chausses de sa jeunesse bien conservés, mais bien trop larges pour des jambes atrophiées, sa grosse voix d'homme, retournant au timbre châtré de l'enfance, a le son de la flûte.
Septième âge : la dernière scène, qui met fin à ce récit étrange et tumultueux, est la seconde enfance et le simple oubli, sans dents, sans yeux, sans goût, sans rien. »
Michel Deguy est mort le 16 février 2022 à l'âge de 91 ans. Il avait publié son premier livre de poèmes, Les Meurtrières en 1959 ; il a fait paraître, tenace jusqu'à l'opiniâtreté, son dernier livre le 3 mars 2022 : La Commaison (L'extrême contemporain). Il avait fondé la revue Po&sie en 1977, il y a 45 ans. Il y tenait comme à la prunelle de son oeuvre. Sa revue lui rend hommage par un numéro exceptionnel qui rassemble images, témoignages, souvenirs et études. Il ne s'agit pas seulement de se retourner vers Michel Deguy, mais de tourner Deguy vers notre présent pour nous donner un futur avec lui.
Juvenilia d'Emily Brontë (de la saga de Gondal, dont les proses sont perdues, il ne reste que les poèmes), traduit et présenté par Patrick Reumaux. Le plus long poème qu'ait écrit Emily Brontë. Il narre le meurtre de la reine de Gondal, en son royaume imaginaire. Dès le début, selon Swinburne, vous y respirerez « l'air sombre et froid des présages et la passion tragique ».
Postface de Romer Wilson. Illustrations de Victor Caniato.
Benjamin Fondane était un sismographe, a pu écrire Maurice Roche, non pas qu'il enregistrait les secousses, mais parce qu'il les prévoyait. Ses poèmes annonçaient le désastre imminent qu'allait connaître les juifs et l'humanité tout entière. C'est particulièrement vrai du recueil Titanic, écrit en 1936, au moment où le Front populaire arrivait au pouvoir en France et où Fondane effectuait son second voyage en Argentine afin d'y tourner le film Tararira, alors qu'il espérait trouver dans ce pays une terre d'exil.
C'est un re^ve effrayant et je m'y trouve encore.
- Une chose mouvante et qu'on appelle Terre coule a` pic, lentement, hors du regard de l'e^tre...
A` ba^bord, le linge se`che comme avant le de´luge, calme le jeu d'e´checs se poursuit, un pion avance, la danse dans le hall pe´ne`tre dans les chairs avec l'odeur sucre´e des tropiques... [...].
A` cinq minutes de la fin du monde l'orchestre attaque le Tonnerre...
La Beaute´ meurt d'e´puisement sur les genoux des spectateurs e´mus par cette Nuit savoureuse entre toutes...
C'est essentiellement entre 1520 et 1530 que s'est formé le corpus musical et poétique des chansons françaises contemporaines de la Pléiade. Les critères qui ont prévalu dans le présent choix ont été d'abord l'originalité musicale et la qualité littéraire des textes. Le recueil offre près de trois cents chansons et s'accompagne d'exemples de notations musicales de l'époque.
Je pense que la poésie c'est quelque chose que vous attendez, jusqu'à ce qu'elle vienne (...) Comme une plante qui grandit par en-dessous et que soudain vous voyez surgir dans le jardin, et vous ne saviez pas qu'elle était là, comme le printemps survenant dans un paysage tout sec.
Depuis ses Exercices d'incendie (1994), Sandra Moussempès poursuit son travail expérimental, ludique et grave à la fois. Elle a publié plusieurs titres aux éditions de l'Attente et quatre volumes dans la collection Poésie/Flammarion, de Vestiges de fillette (1997) à Sunny girls (2015).Je vois au loin un ciel rose et un ciel noir en moiJe remplace la poésie par des boissons protéinéesOu des cerises en gélatine pour combler un déficitJe deviens le poème que j'écrisDe la glotte aux muqueuses préraphaélitesPoème cicatrice ou flacon d'eau de roseDans une chambre obscure avec un dessin animéque personne ne regardeLe poème se tient là devant toi corridor sans porteÀ la verticale
Lutterie électrique est un livre qui porte sur des questions de poétique propres au travail du poète Samuel Rochery. Il prend la forme d'un échange entre Steve Savage et l'auteur, afin d'élucider les raisons, parfois simplement les causes, d'une position qui peut s'entendre comme la fabrication d'un instrument de lutte, fût-ce avec les moyens du bord, pour que puisse passer un courant dans la langue - au-delà de ce qu'on range déjà sous le nom de littérature. On y cherchera à savoir comment s'articule l'improvisation à l'idée du livre achevé, pourquoi et comment lier la musique rock à la poésie, en quel sens une figurine peut remplacer le personnage littéraire, en quoi le poète est lyrique (comme tout le monde), et que son lyrisme, il lui appartient d'en faire autre chose.
Comme un long coucher de soleil estival, déclinant lentement dans la violence de son rayonnement, la poésie de Jean-Louis Jacquier-Roux nous entraîne vers un automne plus humain que climatique, et cherche dans autrui son reflet d'un regard impatient et d'un oeil bienveillant.
Jean-Louis Jacquier-Roux connaît l'Italie centrale mieux que la plupart des Italiens. Curieux, inquiet, des années durant il a arpenté les bourgs médiévaux en ruine et les cités fortifiées sans rien changer à son programme. Le hasard de la conjoncture lui est souvent imposé par les « accidents du voyage » : fausses routes, édifices vus de loin, rencontres à l'improviste dans les rues. On a vraiment l'impression que de tout cela il réussit à puiser sa présence au monde, son rapport violent avec ce en quoi il s'immerge.
Le regard de ce poète sur la vie est compassionnel, continuellement à l'affût : la « marche sur les oeufs », qui évoque un respect silencieux et sacré devant les pierres d'Assise, sa confrontation diabolique avec l'impossibilité de sauver, à chaque réveil, quelque chose de plus solide que « les plantes et les arbustes ». Une lutte au cours de laquelle il aperçoit à l'autre bout de la corde un Dieu présent et muet. C'est un combat entre la difficulté de vivre et l'amour de la vie.
« Le sens raccommode toutes ces choses... Et par hasard, je rencontre un bruissement qui me rappelle une femme portant derrière elle un ciel second. » Une langue première (l'arabe) en vis-à-vis d'une langue seconde (la traduction) et du geste du peintre. Mais un vis-à-vis, comme lieu de traversée : le signe de la peinture donne un nouveau sens aux mots du poème, à leurs mouvements tantôt mélodieux et lyriques, tantôt dans la tension et la rupture, comme ces pépiements qui peuplent la tête et la mémoire.
Le numéro 175 poursuit la réflexion entamée dans le numéro 174 sur la traduction et la retraduction. Inspirée des méditations de Tiphaine Samoyault sur Traduction et violence (Paris, Seuil, 2020), cette réflexion donne lieu des développements théoriques (Barbara Cassin, Giovanni Lombardo) et à de nombreuses traductions réflexives.
Éditorial.
« Comme avec Deguy », Martin Rueff.
UKRAINE 2022.
Vasyl Stus, « Les routes grondent sourdement » et autres poèmes, traduits et présentés par Georges Nivat.
Poètes d'Ukraine dans Po&sie, présentés par Claude Mouchard.
Trois voix poétiques d'Ukraine aujourd'hui, Kataryna Kalytko, Lubov Yakymtchouk, Verhiy Jadan, présentées et traduites par Iryna Dmytrychyn.
L'AGENCEMENT DES MOBILES (MANIFESTES).
Présentation, Pierre Vinclair.
La forme & l'énergie.
Jean-Christophe Bailly, Auxeméry, Yves di Manno (avec Guillaume Condello), Isabelle Garron (avec Julia Pont), Ivar Ch'Vavar (avec Pierre Vinclair), Dominique Quélen (avec Pierre Vinclair), Eugénie Favre et Brice Bonfanti (avec Pierre Vinclair).
L'histoire & l'action.
Laurent Demoulin, Florence Pazzottu, Pierre Vinclair, Bruno Fern, Typhaine Garnier, BoXoN, Frank Smith, « vers des guérillas poétiques » (avec Frédérique Cosnier) L'écriture & la vie.
Maël Guesdon, Marie de Quatrebarbes, Christophe Manon, Patrick Beurard-Valdoye, Aurélie Foglia, Ariane Dreyfus et Ludovic Degroote, François Heusbourg, Cédric Le Penven, Yann Miralles.
Les choses & les milieux.
Stéphane Bouquet, Jean-Claude Pinson, Marine Riguet, Laurent Albarracin avec Julien Starck, Michaël Batalla et Olivier Domerg, Fabienne Raphoz (avec Pierre Vinclair).
Droit de réponse.
Danièle Robert, « Du Chevalier de l'approximatif ».