Apparu à la fin du XIXe siècle, le manga est aujourd'hui un genre majeur, protéiforme et en perpétuel renouvellement. Puits de scénarios pour la télévision et le cinéma, vivier de mascottes lucratives, il est l'un des plus efficaces ambassadeurs de la culture japonaise en France.
Cet univers narratif reflète autant la société singulière et énigmatique qui l'a créé que l'évolution du pays dans lequel il s'est développé : moyen de consolation durant la récession d'avant-guerre, héraut de la contestation dans les années 1960 et médiateur du féminisme dix ans plus tard. D'Astro Boy à Akira, de la Bombe A à Fukushima, le manga transforme les robots en gentils humains ou les hommes en terribles engins destructeurs, rêve le meilleur d une nation ambitieuse, solidaire et pacifiste, ou anticipe le pire d'une société décadente, liberticide et belliqueuse. À travers cet essai subtil où se conjuguent l'histoire, l'art et la sociologie du Japon, Karyn Nishimura-Poupée montre que le manga est intrinsèquement lié à l'évolution du Japon qui le recrée sans cesse. Sa portée est universelle.
1952. En pleine reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, le Japon voit l'émergence du manga moderne, qui devient rapidement le loisir préféré de ses citoyens. Au fil des décennies, il se fait le témoin des angoisses et des rêves de plusieurs générations de Japonais, des heures sombres et joyeuses de leur pays.L'histoire du manga, à la fois acteur et spectateur de son époque, est inextricablement liée à l'évolution sociale, économique, politique et culturelle du Japon. Essentiel au quotidien de ses habitants et à son PNB, le manga compte parmi les fers de lance du développement international de la troisième puissance économique mondiale en 2018.Comment le marché du manga a-t-il atteint le milliard d'exemplaires annuels en moins d'un demi-siècle ? Qui sont les acteurs majeurs de cette incroyable expansion ? Découvrez, au fil des pages et des années, les événements et les artistes majeurs qui ont marqué l'histoire du manga moderne dans une nouvelle édition, mise à jour et augmentée.71 ans. 71 portraits.
Des milliers d'histoires.LES AUTEURSMatthieu Pinon Né en 1977, biberonné à RécréA2, La5 et au Club Do, il a quitté son poste d'enseignant en mathématiques et sciences physiques pour se consacrer au journalisme spécialisé. Depuis 1998, il dissèque la pop culture japonaise à travers des revues spécialisées (Coyote Mag, Animeland), ou grand public (Phosphore). Il s'efforce de concilier ces deux audiences à travers des ouvrages documentés et détaillés, mais néanmoins accessibles à tous (Un siècle d'animation japonaise).Laurent Lefebvre Journaliste diplômé, né en 1978, il intègre en 2004 l'équipe de Coyote Mag. Ses collaborations ponctuelles impliquent les revues Animeland, Manga 10 000 Images ou encore Asia Pulp (R.I.P.). Après avoir goûté au monde de l'édition de manga en 2010-2011, il revient au journalisme spécialisé. Son travail s'intéresse avant tout aux aspects humains, sociaux et - le cas échéant - subversifs de la culture manga.L'illustratrice Pseudonyme de Nadine Saint-Pol, Nadou est une dessinatrice française plus connue pour son travail sur le spin-off de la bande dessinée de fantasy Les Légendaires, Origines. Nourrie par les cultures de l'imaginaire et plus particulièrement par CLAMP, Rui Araizumi ou encore Yoshiyuki Sadamoto, cette passionnée du manga livre ici sa vision pour cette quatrième édition d'Histoire(s) du manga moderne.
Après la rupture imposée par les éditeurs alternatifs au début des années 1990 (L'Association, Cornélius, Ego comme x, Les Requins Marteaux, Frémok, etc.), une nouvelle génération a vu le jour, de la création d'Atrabile en 1997 à celle d'Adverse en 2016, en passant par les éditions 2024, Biscoto, Çà et là, L'employé du moi, FLBLB, Matière, Misma, Super Loto et The Hoochie Coochie, entre autres. En 20 ans, ces éditeurs ont démultiplié la dynamique enclenchée par leurs aînés, fondée sur une vision de la bande dessinée comme moyen d'expression ouvert et sur un travail éditorial comme champ d'expérimentation décorrélé des logiques de rentabilité.
Sous forme d'entretiens avec les éditeurs et de chroniques d'ouvrages, Frédéric Hojlo brosse le portrait de ce «?second souffle?», unique au monde par le foisonnement des propositions et par son inscription dans la durée.
65 albums, 51 ans d'existence... Les Tuniques bleues sont une série mythique qui se déroule durant la guerre de Secession. Pratiquement rien n'a bougé depuis leurs origines, après le décès brutal de Salvérius, le premier dessinateur, en 1972, jusqu'au dernier album dessiné par Lambil sur un scénario de l'indécrottable et génial Cauvin. Ce qui en fait le plus long conflit de l'histoire ! Suivez les aventures de Blutch et Chesterfield à travers un décryptage inédit, esthétique et historique concocté spécialement par Les Cahiers de la BD. Avec de nombreux documents rares, photographies, esquisses et crayonnés qui permettent d'entrer dans les secrets de fabrication d'une série humoristique au goût unique et indémodable.
Depuis près de deux siècles, la bande dessinée a connu des développements remarquables, dans les directions les plus diverses. Elle était comique avec Töpffer, Christophe et Rudolf Dirks ; elle l'est restée avec Astérix, Dragon Ball et Titeuf. Mais elle s'est faite poétique avec Winsor McCay et Frank King, épique avec Flash Gordon et Batman, feuilletonesque avec Hugo Pratt et Naoki Urasawa, intimiste avec Alison Bechdel et Fabrice Neaud, romanesque avec Posy Simmonds et Alan Moore, minimaliste avec Charles Schulz et Claire Bretécher, picturale avec Charlotte Salomon et Lorenzo Mattotti... Grâce à des albums comme Maus, C'était la guerre des tranchées ou Gen d'Hiroshima, la bande dessinée est parvenue à représenter les plus grandes tragédies de l'Histoire. Robert Crumb, Yoshiharu Tsuge et Marjane Satrapi ont montré à quel point elle se prêtait à l'autobiographie. Joe Sacco, Guy Delisle et Emmanuel Guibert lui ont permis de renouer avec le grand reportage, nous entraînant en Palestine, en Corée du Nord ou en Afghanistan.
Les nombreux médias qui se sont développés après la bande dessinée, de la photographie à internet en passant par le cinéma et la télévision, ne lui ont rien ôté de sa pertinence. De réalisation légère, de fabrication peu coûteuse, elle a encore de beaux jours devant elle.
Sans prétendre à l'exhaustivité, le livre de Benoît Peeters permet de découvrir la richesse du neuvième art et quelques grands moments de son histoire.
Savez-vous qu'Hokusai et les estampes sont les véritables ancêtres du manga contemporain ? Qui sont le mangaka et le tantôsha ? Ou encore savez-vous que la France est le pays qui lit le plus de mangas au monde, après le Japon ? Dans cet ouvrage accessible pour les novices comme pour les initiés, Jean-Samuel Kriegk nous présente avec précision tous les rouages de cette industrie, ses origines et évolutions, son influence dans le monde entier et en particulier en France, ainsi que ses liens avec les animations, jeux vidéo et bien sûr l'art contemporain.
2017 marque la date anniversaire choisie pour célébrer les 100 ans de l'animation japonaise. Le projet de livre Un siècle d'animation japonaise arrivait donc à point nommé cette année : édité par Ynnis Éditions (éditeur des cultures de l'imaginaire, après Une année japonaise et Ghibli, les artisans du rêve) et écrit par Philippe Bunel et Matthieu Pinon (deux journalistes spécialistes de la pop culture japonaise), le titre rend hommage à cet art dans sa dimension nippone.
L'histoire de l'animation japonaise détaillée par les auteurs se veut intergénérationnelle. Véritable rétrospective des oeuvres, des studios et des technologies qui ont marqué le 20e siècle, le livre aborde l'animation à travers les prismes de l'histoire du Japon, des évolutions sociétales et techniques.
De par la qualité de son contenu et de sa maquette, Un siècle d'animation japonaise séduira les passionnés d'animation, les amateurs de culture japonaise, les curieux qui souhaitent étendre leurs connaissances sur le sujet, mais aussi les parents qui voudraient offrir à leurs enfants un ouvrage éducationnel.
Concernant la fabrication du livre, la couverture ci-jointe n'est que provisoire vu qu'elle représentera une illustration très graphique réalisée par Thomas Romain, artiste décors français au Japon reconnu dans le milieu. Elle mettra en scène des personnages culte de l'animation japonaise.
La maquette du livre sera moderne, épurée et colorée pour mettre en valeur les visuels autant que le texte. Elle reprendra le format et des codes graphiques d'Histoire(s) du manga moderne car le livre fera partie de la même collection chez Ynnis Editions.
Premier d'une série de cinq tomes exposant l'oeuvre dessinée d'Hergé. Véritable musée de papier, cet ensemble exprimera le talent multiforme et parfois inédit d'un des plus grands auteurs du vingtième siècle.
Le label Vertigo de DC Comics naît en 1993 à l'initiative de Karen Berger qui rassemblera 6 séries dont Swamp Thing, Doom Patrol et Sandman. Les publications vont briser les conventions narratives des comics de l'époque. À la croisée des chemins du comics mainstream et des productions indépendantes, le label se forge rapidement une réputation et devient le fer de lance de DC Comics, attirant de grands noms comme Alan Moore, Brian K. Vaughan, Garth Ennis, Frank Quitely. En 25 ans, Vertigo subira bien des tempêtes.
Ce volume retrace l'histoire, au travers quelques-uns des titres les plus emblématiques du label, de l'acteur à l'origine d'une révolution dans l'industrie de la BD américaine.
Troisième tome d'une série de cinq exposant l'oeuvre dessinée d'Hergé. Véritable musée de papier, cet ensemble exprime le talent multiforme et parfois inédit d'un des plus grands auteurs du XXe siècle. Ce volume commence par«L'Oreille cassée»et se termine par«Le Sceptre d'Ottokar».
L'oeuvre abondante et multiple d'Hergé n'avait jamais été présentée dans sa globalité. Le parti pris chronologique restitue fidèlement ce qui fut le quotidien de l'artiste, une aventure en soi. Il permet, de plus, de tisser entre les différentes productions d'Hergé des liens qui n'étaient jamais apparus jusqu'à présent: sources ou parentés d'inspiration, influences stylistiques, évolution du graphisme, rejaillissement d'un travail sur l'autre, espoirs et limites de la technique, convergences de thèmes, ruptures accidentelles ou délibérées, émergence d'un moyen d'expression.
Le dessin d'Hergé est prioritairement mis en valeur. Le commentaire de Philippe Goddin concis, éclairant, présente les oeuvres en se nourrissant d'éléments biographiques ou documentaires. L'auteur n'a pas manqué de remonter toutes les pistes, dont certaines totalement inexplorées. Il a découvert des aspects méconnus et a retrouvé des dessins inédits ou oubliés dont beaucoup sont publiés ici pour la première fois.
De Tintin au pays de l'or noir (1939) au Trésor de Rackham le Rouge (1943), Hergé entraîne le lecteur loin des réalités quotidiennes en cette période troublée. Dès lors, le succès de Tintin croît significativement. À côté des nouveautés, où apparaissent Haddock et Tournesol, il adapte les épisodes précédents pour la couleur, donne des prolongements variés à son oeuvre (produits dérivés, adaptations théâtrales) et l'ouvre au marché néerlandophone. À trente-six ans, maître de son art, il va modifier radicalement sa méthode de travail.
Avec ce onzième numéro, Otomo embarque à bord de l'Odysseus pour un voyage dans le temps et l'espace... Nous remonterons jusqu'en 1981, alors que Télémaque, Nono et Thémis débarquaient sur FR3 dans leur éclatant vaisseau. Première collaboration à succès entre la France et le Japon, Ulysse 31 entraîne toute une génération dans un périple intergalactique baigné de mythologie. Otomo n°11 revient sur la grande aventure Ulysse 31 et ce sont Nina Wolmark et Bernard Deyriès, scénariste et réalisateur qui travaillèrent sur la série aux côtés de Jean Chalopin, qui nous racontent cette aventure hors du commun. Un voyage nostalgique à travers l'un des dessins animés les plus cultes des années quatre-vingt.
Cet ouvrage offre un état des lieux de la manière dont la bande dessinée d'expression française, dite souvent franco-belge, montre la guerre d'Algérie depuis soixante ans.
Après une analyse chronologique replaçant l'ensemble du corpus dans son contexte historique, cet essai largement illustré aborde de manière synchronique quelques thématiques fréquemment abordées dans les albums et en partant des bandes dessinées elles-mêmes et en proposant des mises en miroir avec les écrits d'historiens spécialistes du sujet comme B. Stora, M. Harbi, G. Pervillé, R. Branche, pour ne citer qu'eux.
Cette étude bénéficie également d'entretiens inédits accordés par quatre auteurs de bande dessinée ayant abordé ce thème dans leurs albums : les français F. Giroud, J. Ferrandez, L. Galandon, le belge Ph. Richelle.
L'Ile Noire d'Hergé est sans nul doute la seule bande dessinée au monde dont il existe trois versions différentes : la première en noir et blanc parue en 1938, la deuxième en couleur et dans une forme resserrée, parue en 1943 en pleine Occupation, et la troisième également en couleur, parue en 1966 à la grande époque des Studios Hergé. Corollaires d'un perfectionnisme graphique et d'une ambition littéraire, ces retours permanents sur l'oeuvre, cristallisés par le double auto-remake de L'Ile Noire, trahissent aussi les paradoxes et les limites d'un créateur qui s'échine à refaire (et à faire refaire, en fin de carrière) un album déjà fait.
A travers la question du style, de la récriture, de la narration et de la réception, la comparaison des trois versions permet ainsi d'apprécier les trois étapes fondamentales de l'évolution technique et artistique d'Hergé.
Cinquième volume d'une série sur l'oeuvre dessinée d'Hergé. Présente les multiples facettes de l'artiste à travers des reproductions d'esquisses, de dessins et de coloriages originaux réalisés alors qu'il préparait la parution des«7 boules de cristal»et du«Temple du soleil». Cette période est aussi marquée par la création de l'hebdomadaire«Tintin»en 1946.
Hommages aux grands classiques de la bande-dessinée Un ouvrage qui raconte la Bande Dessinée, son évolution mondiale au travers des influences, de son économie, de ses auteurs et de ceux qui lui ont offert une visibilité médiatique.
Prévu en 3 tomes, cet ensemble compte raconter l'histoire mondiale de la bande dessinée, vue de France, et expliquer comment les trois principaux pôles (USA, Franco-belge et Japon) se sont in. uencés, ont évolué parallèlement et se sont enrichis entre eux et au . l du temps. Ce tome 2 est consacré au tournant des années soixante et soixante-dix, jusqu'à l'apparition des premiers romans graphiques.
Y sont ainsi traités, les premières expérimentations graphiques des années soixante, la politisation de la bande dessinée, la place des femmes, le travail des critiques, la . oraison de revues et la naissance de nouveaux éditeurs passionnés. Cette trilogie se veut aussi une ré. exion sur la force, la richesse et les possibilités de la bande dessinée. Ce texte est abondamment complété de citations, d'extraits d'interviews et de nombreuses sources.
À l'occasion des 30 ans de La Fanzinothèque, cet ouvrage présente plus de 200 fac-similés de fanzines de bande dessinée jamais réédités depuis leur création. Objet alternatif oscillant entre presse, publication auto-éditée, journal intime et tract militant, le fanzine a toujours incarné une production éditoriale et artistique singulière. Animés par la volonté de faire au mieux avec très peu de moyens, les dessinateurs de fanzines ont su inventer des objets qui ont révolutionné les arts graphiques et les codes de l'édition. Plusieurs décennies d'histoire de la bande dessinée libre sont ici racontées à travers ces objets inclassables.
La Fanzinothèque Depuis 1989, La Fanzinothèque conserve et valorise des fanzines issus du monde entier. C'est à la fois un lieu d'archivage unique au monde, avec une collection de plus de 56 000 ouvrages, et un lieu de création contemporaine, à travers des expositions d'artistes et de micro-éditeurs, des workshops et un atelier d'impression. À travers sa collection, elle est aujourd'hui le principal messager de paroles inexplorées, riches et singulières.
Art médiatique conciliant l'image et le texte, la bande dessinée est née au creuset du journal : elle a dès l'origine exploité les enjeux de l'actualité, et a très vite imaginé des personnages qui sont eux-mêmes journalistes. Le lecteur croisera ainsi dans ce livre les parcours de nombreux héros reporters connus (Tintin, Lefranc, Fantasio, Jeannette Pointu) et moins connus (Marc Dacier, Guy Lebleu et bien d'autres), il se plongera dans l'histoire mouvementée des magazines (Pilote, Vaillant, Spirou...) et il pourra saisir les multiples interactions (historiques, culturelles, professionnelles, économiques) entre la bande dessinée et la presse.
Si la perspective retenue concerne essentiellement la BD franco-belge, elle n'est pas exclusive : deux chapitres évoquent la tradition des comics anglo-saxons qui, depuis la naissance de Superman, a elle aussi vu naître un imaginaire du journalisme particulièrement riche. Le but de cet ouvrage est par ailleurs de montrer qu'en dépit de la mort de revues comme Pilote ou Tintin, la généralisation de l'album n'a fait disparaître ni les héros reporters ni la presse de bande dessinée.
La troisième partie envisage ainsi le succès du reportage graphique et de magazines tels que La Revue dessinée, qui témoigne de la vivacité intacte des échanges entre le journalisme et le neuvième art. Maître de conférences à l'Université de Reims, Alexis Lévrier est spécialiste de l'histoire de la presse. Il a notamment publié Le Contact et la distance. Le journalisme politique au risque de la connivence (Paris, Les Petits Matins, 2016) et, avec Adeline Wrona, Matière et esprit du journal, du Mercure galant à Twitter (Paris, Sorbonne Université Presses, 2013).
Guillaume Pinson est professeur au Département de littérature, théâtre et cinéma de l'Université Laval. Ses recherches portent sur l'histoire de la culture médiatique et il codirige le projet Médias 19. Son dernier ouvrage s'intitule La Culture médiatique francophone en Europe et en Amérique du Nord, de 1760 à la veille de la Seconde Guerre mondiale (Québec, PUL, 2016).