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SYLLEPSE
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Apprendre ensemble : Une pédagogie de l'espoir
Bell Hooks
- SYLLEPSE
- Questions Feministes
- 21 Novembre 2024
- 9791039902540
La pédagogie de l'émancipation défendue dans cet ouvrage insiste non seulement sur l'importance du féminisme dans les salles de cours mais aussi sur la nécessité d'articuler la théorie et la pratique dans la lutte féministe afro-américaine.
bell hooks nous rappelle qu'il existe un important corpus de textes qui nous aident à mieux comprendre comment les différents systèmes de domination fonctionnent à la fois de manière indépendante et interdépendante, pour perpétuer et soutenir l'exploitation et l'oppression.
En s'appropriant ce point de vue, de nombreuses personnes ont changé significativement leur mode de pensée pour transformer leur vie : les Blancs ont travaillé à devenir antiracistes, les hommes à remettre en question le sexisme et le patriarcat et les hétérosexistes à réellement défendre la liberté sexuelle.
De fait, de nombreuses étapes, parfois imperceptibles, ont marqué ces évolutions. Afin de les valoriser, il faut les nommer tout en continuant à les critiquer rigoureusement. Ces deux choses, nommer le problème et l'articuler pleinement et profondément aux pratiques pour aborder et trouver des solutions, sont nécessaires pour générer et inspirer un esprit de résistance permanent.
Au travers de seize leçons, bell hooks présente l'éducation progressiste comme une pratique de la liberté qui permet de faire face au sentiment de perte de sens et de restaurer les relations entre les individus et entre les groupes.
En définitive, c'est ce qui peut conduire à apprendre à créer du commun, apprendre ensemble.
Elle nous invite, en nous livrant les outils pour le faire, à mettre en oeuvre une sagesse pratique visant à concevoir la salle de cours comme un lieu thérapeutique et révélateur, un lieu de libération mutuelle où l'enseignant et l'étudiant travaillent en partenariat.
Pointer l'inégalité, en se passant d'envisager un objectif constructif de résolution, empêche l'espoir et la création d'une société fondée sur la justice.
Ce qui ne peut que contribuer à maintenir une culture de domination. -
Une lecture féministe de la dette : Violence économique et désobéissance financière
Verónica Gago, Luci Cavallero
- Syllepse
- Questions Féministes
- 6 Mars 2025
- 9791039902762
Des thèmes et des terrains d'intervention ont été défrichés en Argentine, et plus largement en Amérique Latine, qui ont irrigué les mouvements féministes à l'échelle mondiale. En témoigne ce livre de deux intellectuelles militantes proposant une lecture féministe de la question financière, et plus précisément de la dette, de l'échelle mondiale à l'espace domestique.
Ce texte, utilisé comme outil de formation et de débat par des syndicats, des assemblées féministes et des organisations de quartier, avance des pistes méthodologiques et relate des expériences concrètes de lutte, avec, par exemple, les grèves féministes internationales qui ont pris sur le continent un caractère de masse.
Il s'agit ici de « sortir la dette de son placard » , et donc de son abstraction, de lui donner corps, de montrer la violence qu'exerce le système financier, particulièrement sur les femmes, et de la relier aux violences machistes. Les autrices ont rassemblé des témoignages de femmes confrontées à la précarité et à l'endettement ainsi que de leurs modes d'auto-organisation et de résistance.
Le texte met en évidence les conséquences des politiques néolibérales sur les services publics, avec en corollaire une explosion de l'endettement privé, domestique, pour assurer la satisfaction de besoins vitaux. Il permet enfin d'analyser comment le système de la dette s'articule avec les nouvelles formes d'exploitation du travail. -
Si une femme veut avorter, ne la laisse pas seule ! Du MLAC au Centre IVG de Colombes
Martine Lalande, Catherine Soulat
- SYLLEPSE
- Questions Feministes
- 5 Décembre 2024
- 9791039902441
Le centre IVG de Colombes a ouvert en 1975 juste après le vote de la loi, grâce au MLAC de Gennevilliers. Des soignant·es et des femmes qui ont participé à sa création racontent cette histoire,
la lutte pour la loi, les avortements faits par le MLAC puis l'ouverture du centre IVG.
Cinquante ans ont passé, le centre IVG a évolué, que reste-t-il de l'héritage du MLAC ? Les équipes de soignant·es ont changé, les locaux se sont agrandis, il y a eu des aléas dans la vie de ce lieu, et des expériences novatrices.
Les plus anciennes témoignent de ce qu'elles ont voulu transmettre, les plus jeunes de ce qu'elles reconnaissent comme « esprit militant » dans ce centre.
Pour l'avortement comme pour la contraception, les femmes décident. Le pouvoir médical doit s'effacer pour laisser place à la recherche des meilleures conditions d'accueil et de réalisation de ce droit acquis par la lutte. Les différentes personnes -
Apprendre à transgresser ; l'éducation comme pratique de la liberté
Bell Hooks
- SYLLEPSE
- Nouvelles Questions Feministes
- 3 Octobre 2019
- 9782849507506
Si bell hooks est connue pour son engagement féministe, l'articulation de cet engagement avec les pratiques dans le domaine de l'édu- cation et de la pédagogie a été peu débattue en Europe.
Ce livre est un recueil d'essais sur la péda- gogie de l'émancipation qui aborde non seulement l'importance du féminisme dans les salles de classe mais aussi l'articulation de la théorie et de la pratique dans la lutte fémi- niste afro-américaine.
Hooks y parle de solidarité et d'économie politique, et de la façon dont la pédagogie des opprimés à laquelle elle a été formée par Paulo Freire peut s'appliquer à l'émancipation des Afro-américaines. Des cas particuliers y sont décrits pour souligner l'importance de l'enseignant·e dans la pratique de la liberté.
La traduction de cet ouvrage présente un intérêt bien au-delà du monde uni- versitaire francophone. bell hooks est une enseignante-chercheuse mais son travail trouve une résonance tant dans la théorie que dans les pratiques politiques. Ainsi, Apprendre à transgresser parlera aux lecteurs·rices intéressées par le féminisme, par les pratiques éducatives et par les stratégies antiracistes. C'est d'ailleurs ce qui la distingue de beaucoup d'ouvrages féministes publiés en français : le déploiement de la théorie en pratique de l'enseignement et la transformation de la salle de classe en lieu d'émancipation.
Les pratiques éducatives françaises et la sin- gularité des élèves dans le contexte scolaire ont été débattues en France ces deux der- nières années, et ce livre apporte un regard différent en décrivant des stratégies d'ensei- gnement dans un monde multiculturel.
Par ailleurs, l'intérêt du public pour l'inter- sectionnalité et le féminisme antiraciste s'est développé en France. Le modèle universa- liste français étant réinterrogé et la question de l'identité plus que jamais d'actualité, l'ouvrage de hooks constitue une contribu- tion importante au débat, que ce soit dans le champ disciplinaire des sciences humaines et politiques et dans le milieu associatif fémi- niste, LGBT et antiraciste.
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Russie : Les réfractaires à la guerre d'invasion en Ukraine
Guy Duchesne
- Syllepse
- Des Paroles En Actes
- 6 Mars 2025
- 9791039902779
Protester, déserter, passer la frontière, réciter des poèmes, jouer de la musique interdite, prononcer les mots interdits, écrire sur les billets de banque, coller des papillons sur les murs, accrocher des rubans sur les grilles, demander des comptes aux autorités, défendre les droits... l'ouvrage recense les mille et une façons de défier le poutinisme dans une société soumise au knout. Quelques exemples.
- 11 800 Russes figuraient en février 2022 (date de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine) sur le registre des « extrémistes ».
- Des cocktails Molotov sont lancés contre des centres militaires de recrutement.
- Du matériel ferroviaire est saboté pour entraver les acheminements de matériels militaires.
- Go by the Forest est une association russe qui aide les Russes à se soustraire au service militaire. Elle a déjà aidé des centaines hommes à quitter le pays.
- Dinara Gagarina, enseignante, publie des messages antiguerre sur les réseaux sociaux ; dénoncée par des parents d'élèves, elle est condamnée pour avoir « discrédité » l'armée russe.
- La chaîne Telegram RosStraf, animée par des exilés russes, recueille les dons pour contribuer au paiement des frais de justice des opposants.
- « Je dois remplir tous les trois mois 84 pages de formulaires pour justifier toutes mes dépenses », raconte la journaliste Lyudmila Savitskaya, qualifiée d'« agent de l'étranger ».
- Darya Apakhonchich, féministe de Saint-Pétersbourg, participe au « week-end militarisé », consistant à marcher en tenues de camouflage « tachées du sang des Russes, des Ukrainiens et des Kazakhs » et à les laver dans des bassines et à les étendre le long de la perspective Nevski.
- Février-décembre 2022 : plus de 20 000 arrestations pour activités antiguerre. Plus de 200 000 ressources Internet bloquées et onze internautes condamnés pour trahison.
- Les forces de sécurité ont empêché à 237 reprises les avocats d'entrer dans des postes de police. -
Antisionisme, une histoire juive
Béatrice Orès, Michèle Sibony, Sonia Fayman, Collectif
- SYLLEPSE
- Utopie Critique
- 12 Octobre 2023
- 9791039901536
Le signe d'égalité placé entre les termes « antisionisme » et « antisémitisme » constitue un véritable déni d'histoire, une forme de révisionnisme qui veut effacer toute trace de la longue tradition juive, religieuse ou séculière, d'opposition à l'idée d'État-nation juif.
Les coordinatrices de l'ouvrage rappellent, documents historiques à l'appui, que l'antisionisme traverse le judaïsme et la judéité, que ceux-ci soient diasporiques ou israéliens.
Le sionisme se perçoit et est perçu comme une qualité intrinsèque à la judéité et inséparable du judaïsme. Ses partisans opposent aux critiques antisionistes une rhétorique invariable : 1. L'État d'Israël est le représentant du judaïsme et le centre de toute vie juive. 2. Négation du caractère juif des Juifs antisionistes accusés d'être dans « la haine de soi ». 3. Le sionisme prétend résoudre le « problème juif » par la « normalisation du peuple juif » à travers la création de son État-nation. 4. Le sionisme se présente comme la seule réponse à l'antisémitisme, et Israël comme le seul garant de la sécurité des Juifs à travers le monde. 5. Le sionisme juge qu'en soutenant le droit au retour des réfugiés palestiniens et la nécessité de « dé-sioniser » Israël à travers les propositions d'un État commun de la mer au Jourdain (État binational ou État laïque de tous ses citoyens), les antisionistes oeuvrent à la destruction de l'État d'Israël.
Les documents publiés ici couvrent une période allant de 1885 à 2019 et font entendre la diversité des voix éminentes qui se sont élevées contre le sionisme - religieuses ou révolutionnaires, libérales ou humanistes - et des espaces où se déploie la pensée antisioniste juive : en Occident, au sein du monde arabe ou musulman, en Israël même. -
Elles avaient fui Franco
Marie-José Nadal
- Syllepse
- Des Paroles En Actes
- 20 Février 2025
- 9791039902656
Y a-t-il un intérêt à rendre compte, en 2024, de l'expérience de femmes qui ont fui l'Espagne au moment de la victoire de Franco en 1939? C'est à travers des récits de vie, des trajectoires de trois femmes, que ce livre entend contribuer à une compréhension toujours à renouveler du fascisme, des résistances au quotidien, des processus de violence. Ainsi, la première partie du livre met en perspective les récits en posant un cadre historique.
La deuxième présente le témoignage de trois femmes espagnoles qui avaient refusé la victoire du général Franco en 1939 et s'étaient réfugiées en France en l'absence de leur mari. Cette séparation était due au fait que la frontière entre la France et l'Espagne avait été ouverte aux civils et aux blessés à partir du 27 janvier 1939, alors qu'elle était restée fermée aux soldats de l'armée républicaine espagnole jusqu'au 5 février 1939.
Les trois narratrices, qui ont accepté de raconter leur vie à l'auteure, 50 ans après la défaite républicaine, étaient issues de familles dont les hommes avaient été des militants ou des sympathisants de partis politiques opposés au coup d'État nationaliste. Leur enfance et leur adolescence se sont passées à Barcelone, avec son lot de conflits sociaux et de répression. Leurs témoignages montrent comment des ouvrières ou des mères de famille des quartiers ouvriers se sont senties concernées par les idées nouvelles et par les changements politiques intervenus dès leur jeunesse.
L'imprégnation politique émanant du milieu familial et de la vie de quartier alimente le sentiment d'appartenir à une classe sociale qui lutte pour améliorer ses conditions de vie. Dès lors, les femmes n'hésitent pas à intervenir à leur manière dans leur quartier. Ce sont les petits gestes de solidarité ou de rejet, les échanges verbaux dans les magasins, les coopératives d'alimentation, les lavoirs publics ou le récit de leurs loisirs dans les centres communautaires, qui révèlent la constitution d'un espace politique qui ne s'exprime que lors d'événements particulièrement importants comme les grèves, la célébration de l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement républicain, la guerre ou l'exil.
Pour ces trois femmes, leur décision de quitter l'Espagne représente leur fidélité idéologique à leur condition de femmes du peuple, en même temps qu'elles se sont montrées solidaires des choix politiques de leur famille, de leur milieu social et de leurs époux impliqués dans la guerre civile. -
À chaque génération, la France feint de (re)découvrir la rançon exigée, sous la menace de la guerre, à la première nation noire indépendante. Et elle a, jusqu'à présent, tourné le dos aux revendications de réparation, se refusant à toute reconnaissance, demande de pardon et a fortiori de remboursement. Loin de se réduire à une affaire ancienne relevant des relations franco-haïtiennes et à un simple épisode historique, cette dette odieuse est avant tout un marqueur politique d'une injustice à longue portée. Elle explique le silence dans lesquels le formidable soulèvement d'esclaves noirs et la révolution haïtienne ont été relégués, puis oubliés, et la place subordonnée de Haïti sur la scène internationale. La dette vient de loin et c'est son héritage et son actualité que ce livre vient interroger.
Des «?troubles de Saint-Domingue?» à la récente explosion de violences des gangs armés, en passant par l'échec humanitaire de 2010, le soulèvement populaire de 2018-2019 et l'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, ce livre entend donner à voir cette actualité. Ce faisant, il met en lumière la manière dont l'intervention des acteurs internationaux, face aux crises successives qui secouent le pays, reproduit et renforce le pacte néocolonial conclu en 1825.
Enfin, ces pages veulent faire écho à la soif de justice, de dignité et de liberté des Haïtiens et Haïtiennes qui luttent pour une réparation et un changement, afin de sortir du cercle vicieux de dépendance et d'ingérence dans lequel est piégé Haïti. -
Dans la lutte contre les dérèglements climatiques et la destruction de la biodiversité, la communauté internationale n'en fait pas assez.
Les pays riches rechignent à s'engager à la hauteur de leurs responsabilités, tandis que les pays pauvres dénoncent l'imposition intéressée de nouvelles normes environnementales non compensées.
Pis, nombre de politiques dites « vertes » menées chez ces derniers par les premiers - par entreprises multinationales ou relais locaux interposés - aggravent la crise écologique et les injustices sociales.
Les activistes écosocialistes d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, certes minoritaires dans leur propre société, qualifient ces politiques de «fausses solutions», en cela qu'elles perpétuent un modèle de développement capitaliste prédateur, repeint en nouveau pacte durable.
En cause, en vrac, la mise sous cloche conservationniste d'aires protégées, les mégaprojets de compensation carbone en échange de droits de polluer, les politiques de dépossession des terres, de privatisation, d'extraction de minerais, les accords commerciaux sur les ressources, les monocultures d'agrocarburants, la financiarisation du vivant, la marchandisation des services écosystémiques, le green business du capital naturel, etc.
L'ensemble procède d'une absorption de l'écologie par la logique libérale d'accumulation privative et, à ce titre, est taxé de «néocolonialisme vert» ou encore de «transition hégémonique». La tendance grève d'autant la dette écologique des pays riches à l'égard des pays pauvres. Et éloigne les uns et les autres des voies d'un développement partagé, juste et équilibré. -
Au travail, et dans la joie s'il vous plaît, sous l'emprise des technologies de communication et surveillance, il faut désormais être à disposition de l'employeur 24?heures sur 24, sept jours sur sept et même lors de ses congés. A contrario de cette réalité, s'enchaînent les discours patronaux et étatiques présentant la vie quotidienne comme de moins en moins contrainte par le temps de travail.
Loin de cette arnaque, ce livre explore comment, depuis 1968, s'est déployé un processus d'intrusion du travail capitalistique dans notre quotidien. Associé aux pratiques managériales, qui font de l'urgence la norme dans l'organisation du travail, le travail totalitaire engloutit la moindre parcelle de liberté de notre temps quotidien. Il s'accapare notre intimité jusque dans l'offre et la consommation de loisirs planifiés et minutés. Il fait de nous des «?esclaves modernes?».
Le Travail totalitaire explique en quoi la bataille pour l'émancipation ne peut plus se satisfaire de la seule réduction quotidienne du temps de travail. Une critique radicale de la vie quotidienne devient ainsi la condition indispensable pour qu'advienne une société démocratique. -
Monde en guerre : Militarisation, brutalisation et résistances
Frédéric Thomas, Collectif
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 9 Janvier 2025
- 9791039902618
L'Ukraine et Gaza ont abruptement remis la guerre au centre des agendas occidentaux. La médiatisation au Nord de ces deux affrontements ne doit cependant pas occulter la permanence, la multiplicité et l'intensité des conflits armés au Sud. Du Soudan à la Birmanie, en passant par le Yémen, les conflits entre États ne cessent de se multiplier. Auxquels il faut ajouter les guerres «?transversales?» déclarées au terrorisme, au narcotrafic, aux gangs.
Dans un contexte d'insécurité et de violences accrues la fois réelles et perçues , la militarisation de la politique semble s'affirmer. Les prérogatives des armées s'étendent, des militaires accèdent ar la voie légale ou par un coup d'État u pouvoir, tandis que nombre de gouvernants surenchérissent sur le virilisme et la manière forte, dans une sorte de populisme punitif.
Ces conflits montrent également que les instruments de la guerre ne sont plus seulement les divers armements «?classiques?» aussi sophistiqués soient-ils mais aussi l'eau, les céréales, les enfants et bien entendu les outils de communication. Marqueur d'une délégitimation de la démocratie, cette hybridation politico-militaire oppose les prétendues vertus de forces armées morales, efficaces et nationalistes à des gouvernements peu représentatifs, incapables et corrompus. Elle tend, ainsi, à brutaliser les rapports sociaux, à naturaliser la violence étatique et à banaliser les états d'exception, mettant à mal le contrôle des institutions, la défense des droits et la protestation sociale.
Un ouvrage qui fait le point sur les guerres «?locales?» au Sud qui pourraient bien embraser le monde. -
La théorie matérialiste de l'État : Les transformations du système capitaliste des États
Joachim Hirsch
- Syllepse
- Mille Marxismes
- 6 Février 2025
- 9791039902649
Loin d'avoir disparu, l'État est aujourd'hui omniprésent. Des subventions publiques record accordées aux entreprises privées pour la lutte contre les risques sanitaires, en passant par l'intensification des politiques répressives, l'atteinte aux droits fondamentaux et la multiplication des guerres et tensions commerciales, tout montre en effet que l'État est l'acteur pivot du monde contemporain. Dans ce contexte, il n'est pas surprenant que la critique de l'État connaisse un regain incontestable en France.
Pourtant, ce renouveau critique fait l'économie d'une théorie de l'État permettant de saisir ces différentes facettes de l'intervention étatique de manière conjointe. C'est précisément ce vide que le présent ouvrage comble.
Il offre au lecteur une boîte à outils intellectuelle indispensable pour identifier de manière critique les grandes tendances politico-économiques de notre temps et, fait rare, incite à penser de manière simultanée les événements nationaux et internationaux.
Dans cette optique, Joachim Hirsch ne retrace pas seulement l'évolution de l'État moderne et du système interétatique depuis le début du 20e siècle. Il soumet surtout les idées majeures de la pensée politique à une critique cinglante et montre à quel point des catégories marxistes comme l'exploitation, le capital, la lutte des classes et l'impérialisme permettent de mieux comprendre notre quotidien.
Un apport particulièrement novateur du livre réside dans l'argument que l'État moderne est capitaliste pour des raisons structurelles. Ainsi, il montre que contrairement à une idée largement répandue en France, selon laquelle l'État serait simplement sous l'influence des lobbys, les politiques publiques sont favorables aux entreprises parce que les fondements mêmes de l'État sont ancrés dans le fonctionnement du capitalisme. Ce point illustre que la théorie n'est pas simplement un subterfuge réservé à l'amusement des intellectuels professionnels mais, au contraire, un guide pour l'action.
Il alerte en effet sur le fait que toute bifurcation écologique ou transformation sociale est condamnée à finir dans l'impasse si elle se contente de prendre le pouvoir d'État sans le dépasser. -
L'ennemi principal Tome 1 ; économie politique du patriarcat
Christine Delphy
- SYLLEPSE
- Nouvelles Questions Feministes
- 26 Septembre 2013
- 9782849503942
- Être une femme, c'est avant tout être sujet à l'oppression - « La boîte à outils de Delphy vient déboulonner le mythe de la naturalité » (nonfiction.fr) « Précis et rigoureux [.], les articles de Delphy témoignent d'une pensée qui, à chaque ligne, essaye de réfléchir à contre-courant, de s'opposer aux évidences qui empêchent les opprimés de s'apercevoir du poids qui pèse sur leurs épaules et qui, parfois, les pousse même à apprécier leur propre oppression. Bref, autant d'invitations à penser autrement » (Rue 89).
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Les utopiques : La Révolution prolétarienne (1925-2025) : "La revue qui n'a pas observé le mouvement ouvrier mais qui l'a vécu"
Stéphane Julien, Christian Mahieux
- SYLLEPSE
- Les Utopiques
- 16 Janvier 2025
- 9791039902632
Fondée en janvier?1925 par Pierre Monatte, une figure majeure du syndicalisme du début du 20e siècle, La Révolution prolétarienne affiche depuis un siècle son credo: unité syndicale, autonomie du mouvement syndical vis-à-vis des partis, anticolonialisme, lutte contre le capitalisme et le stalinisme.
Au fil des 827 numéros parus, on trouve des articles théoriques, des études documentées sur des grèves et des secteurs professionnels, des comptes rendus de congrès syndicaux, des textes sur le féminisme, le colonialisme, l'environnement, des notes de lecture, des commentaires sur les événements culturels...
De la révolution russe de 1917 à la révolution espagnole de 1936, des procès de Moscou aux grèves de juin?1936, de la décolonisation de l'Algérie à l'antiracisme et à la question de la laïcité, tous les grands moments du siècle écoulé se retrouvent dans La Révolution prolétarienne.
La revue - qui paraît encore aujourd'hui - se veut toujours une «?coopérative intellectuelle?», qui ne vend pas d'«articles tout faits» ni de «comprimés d'idéologies». -
Enlever, détenir, torturer : L'archipel pénitentiaire de la "guerre contre la terreur" (2001-2010)
Malika Danoy
- SYLLEPSE
- Points Cardinaux
- 14 Novembre 2024
- 9791039902489
À la suite des attentats du 11 septembre 2001, le monde entier est le témoin de l'utilisation de la prison militaire de Guantanamo Bay par les États-Unis comme lieu de détention de suspects de terrorisme. Cette prison, où sont détenus des centaines d'individus de manière illimitée et sans connaissance des charges pesant à leur encontre, devient progressivement un symbole des dérives de la « guerre globale contre la terreur ».
En réalité, Guantánamo ne représente qu'une fraction d'un ensemble mondialisé de lieux de détention où sont transférés des suspects de terrorisme en violation du droit international. Cet ouvrage propose une plongée à l'intérieur de ce programme secret, à la découverte de sa genèse, de sa géographie clandestine et des pratiques répressives qu'il charrie, dont l'usage entre en contradiction avec les principes fondamentaux de l'État de droit américain.
Permettant l'émergence de ce qui peut être comparé à un vaste archipel pénitentiaire, ce programme a organisé illégalement la détention et le transfert de milliers d'individus entre 2001 et 2008. Parmi eux, les Français Nizar Sassi et Mourad Benchellali, capturés au Pakistan puis remis aux Américains et envoyés à Guantánamo ; ou encore Mohammed El-Gorani, encore adolescent lorsque, au mauvais endroit au mauvais moment, il est vendu par les services secrets pakistanais aux Américains, au prétexte qu'il appartiendrait à Al-Qaïda. Le début d'une descente aux enfers qui le mène à Guantánamo, où il va vivre la routine des tortures, des interrogatoires incessants et vains.
Cependant, son exploitation progressivement dénoncée et mise en lumière à partir de 2004, ce programme est menacé de disparition à l'échelle internationale mais se redéploie dans la Corne de l'Afrique à partir de 2007.
Repris et adapté localement par de nouveaux acteurs en Afrique, cette dynamique témoigne d'un phénomène de transmission et de circulation d'un dispositif répressif extralégal, dont l'étude vient éclairer les logiques de normalisation de pratiques d'exception dans l'ordre international. -
FLN, mirage et réalité : Des origines à la prise du pouvoir (1945-1962)
Mohammed Harbi
- SYLLEPSE
- Histoire : Enjeux Et Debats
- 31 Octobre 2024
- 9791039902458
Le nationalisme algérien n'est pas né en 1954 avec la création du FLN. Ses fondateurs sont issus de l'Organisation spéciale du parti de Messali Hadj, leader charismatique de la lutte pour l'indépendance, dont le combat a commencé dès les années 1920 avec L'Étoile nord-africaine et le Parti du peuple algérien, devenu MTLD après-guerre.
Des controverses et des conflits ont déchiré le mouvement entre 1946 et 1962 : « crise berbériste », rapports lutte politique/lutte armée, conflits entre willayas et clans... Le mouvement nationaliste éclate pour se reformer autour de son noyau le plus centralisateur et le plus autoritaire.
C'est dans ces conditions particulières qu'émergèrent au sein du mouvement national les éléments constitutifs d'une bureaucratie qui s'est développée et affirmée dans la clandestinité.
Convaincus qu'il fallait se protéger contre les adversaires de la lutte armée, les dirigeants du FLN choisirent la voie autoritaire dont le modèle était le caïd et le notable rural, symboles d'un pouvoir qui trouve ses racines dans la tradition nationale.
L'absolutisme a été érigé en principe et demeurera en maître dans l'Algérie nouvelle, malgré les aspirations populaires, qui se sont encore manifestées avec le Hirak de 2019.
Le regard critique porté sur la vie du FLN par Mohammed Harbi, qui en fut un des acteurs, ne lui fait pas oublier que ce mouvement a atteint son but : l'indépendance de l'Algérie. Par-delà les intérêts individuels et les passions, les manoeuvres et les conspirations, les dirigeants du FLN avaient tous en commun leur engagement total en faveur de la guerre d'indépendance et leur patriotisme.
C'est toute la valeur de ce livre, publié pour la première fois en 1981, tant connaître et comprendre la réalité de ce que fut le FLN, c'est connaître et comprendre l'Algérie d'aujourd'hui. -
Petite histoire politique des banlieues populaires
Hacène Belmessous
- SYLLEPSE
- Arguments Et Mouvements
- 31 Mars 2022
- 9791039900218
L'histoire récente des banlieues populaires demeure un terrain en grande partie délaissé et inexploré. Pourtant, ces lieux concentrent depuis plusieurs décennies tous les débats, toutes les polémiques, toutes les fractures qui témoignent d'une société française qui ne sait pas comment aborder ces quartiers de relégation où dominent la pauvreté et la ségrégation. Évoquer ces quartiers, c'est convoquer toute la série de fantasmes qui servent de support aux pratiques discriminatoires quotidiennes : ils formeraient la dernière étape avant le « grand remplacement », des « zones de non-droit » qui mettraient l'ordre républicain à feu et à sang... Revenir sur l'histoire politique de ces quartiers, de ces villes, de ces banlieues c'est constater que le droit commun n'y a jamais été instauré malgré les promesses d'égalité républicaine par les promoteurs de la politique de la Ville. C'est aboutir à ce constat implacable: la République, dans les banlieues populaires, c'est pour leurs habitants quarante années d'humiliations sociales.
Cet ouvrage s'efforce de décrire et analyser ce qui s'y est joué durant cette période en abordant avec profondeur et de façon incisive une série de questions : la police, le logement social, l'islam, la politique de la Ville, les politiques conduites dans ces quartiers par les partis politiques aux affaires (de droite comme de gauche), etc. Pour cela, l'auteur s'est appuyé sur des archives locales de communes emblématiques (La Courneuve (93), Mantes-la-Jolie (78), Vaulx-en-Velin (69), Vénissieux (69), Montfermeil (93)...), des documents étonnamment souvent jamais consultés, et sur des entretiens avec des personnages historiques de l'histoire urbaine récente.
Cette histoire politique des banlieues livre finalement en creux ce qu'elles ont toujours incarné : les démons des mauvaises consciences françaises.
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Nous vous écrivons depuis la révolution ; récits de femmes internationalistes au Rojava
Collectif
- SYLLEPSE
- 4 Mars 2021
- 9782849509081
«Ce livre est parti d'un désir et d'une nécessité: partager les expériences, les rencontres et les émotions qui nous ont traversées au coeur de la révolution du Rojava. Un désir, parce qu'autant de beauté, d'énergie et d'espoir doivent être diffusés le plus largement possible et doivent pouvoir imprégner chacune de nos vies, chaque lutte à travers le monde. Une nécessité parce qu'il est de notre responsabilité de ne pas faire de ce temps au Rojava une expérience personnelle, mais de faire connaître le projet et la réalité révolutionnaire de celles qui nous ont tant appris.».
L'ouvrage que vous tenez entre vos mains a été pensé collectivement et écrit par des femmes : internationalistes, mères, journalistes, militantes, principalement françaises, qui ont passé de quelques jours à plusieurs années au coeur de la plus jeune révolution du Moyen-Orient.
Avec ce récit, elles nous invitent à découvrir le projet et la réalité des femmes du Rojava et du nord-est syrien, qui depuis 2012 travaillent minutieusement à la création de leurs structures autonomes : autodéfense armée et civile, éducation, coopératives, démocratie de base...
Textes de réflexion, poèmes, contes, extrait de journaux intimes, lettres, interviews, autant de formes différentes qui font palpiter ce livre et permettent d'approcher les émotions les plus intimes, la pratique quotidienne et les enjeux géopolitiques.
Une porte ouverte aux réflexions et discussions pour se nourrir ici de ce qui est expérimenté là-bas.
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Charles Piaget : Un homme singulier au service du pluriel
Christian Mahieux
- SYLLEPSE
- Coup Pour Coup
- 10 Octobre 2024
- 9791039902472
Syndiqué depuis 1946 à la CFTC, devenue CFDT en 1964, il a été l'une des figures marquantes de la lutte des Lip à Besançon en 1973.
Une lutte contre leur licenciement programmé qui les vit relancer la production en autogestion pour s'assurer une « paie ouvrière ». Mis en avant lors de cette grève emblématique, Charles Piaget mettait toutefois en garde contre une personnalisation excessive, rappelant toujours ce que la lutte doit au collectif.
Par ailleurs membre du Parti socialiste unifié (PSU), Charles Piaget était animé d'une profonde éthique de l'engagement qu'il puisait au coeur de ses combats : parmi les Lip mais aussi dans les années 1950 contre le colonialisme et la guerre d'Algérie.
En 1993, il reprenait du service pour participer au lancement du mouvement Agir ensemble contre le chômage (AC !) à Besançon et on le voyait lors des mobilisations bisontines des Gilets jaunes ou pour la défense des retraites.
Tout au long de sa vie, Charles Piaget a beaucoup transmis, expliqué, discuté, raconté. Il a écrit ou participé à l'écriture de plusieurs livres (dont
On fabrique, on vend, on se paie, paru aux éditions Syllepse en 2021) et de multiples articles. On trouvera ici une bibliographie.
Les hommages que nous publions complètent l'oeuvre de Charles Piaget. Témoignages militants ou familiaux, personnels ou collectifs se croisent, mettant tous en avant la « grande figure » qu'il fut.
On découvrira sans doute ses passions pour le vélo, les randonnées en montagne, la lecture, le bricolage ou le jardinage, ainsi que cette anxiété qui ne l'a jamais quitté. Sa frugalité était moins connue, à l'exception de ses proches. À la question de savoir ce qu'il voulait manger, il avait répondu : « De l'eau »... Olivier Besancenot, dont la rencontre avec Charles Piaget est ici rapportée, eut beau faire répéter, il avait bien entendu...
Au travers de divers témoignages, on se remémore les grands moments des Lip, mais aussi comment cela s'est construit au fil des années, le souci d'intégrer les femmes et les hommes de Lip aux décisions à prendre. La grève des Lip de 1973 fut le fruit de dizaines d'années de labeur syndical et de labour d'un monde du travail où régnait en maître un patronat autocrate et autoritaire, relayé par des agents de maîtrise zélés et arrogants, que le vent de la révolte de Mai 68 n'avait pas encore fait vaciller. -
Souvenez-vous, résistez, ne cédez pas
Andrea Dworkin
- SYLLEPSE
- Nouvelles Questions Feministes
- 4 Janvier 2018
- 9782849506011
Une extraordinaire écrivaine féministe. Des textes poignants, la colère face aux meurtres, aux viols, à la pornographie, à l'anéantissement des femmes dans la sexualité masculine.
La première partie est composée de deux textes à orientation biographique. Dans la seconde, l'auteure aborde, entre autres, le travail de l'écriture, New York, le féminisme radical, Kate Millett, la pornographie, la misogynie, la critique du déterminisme biologique, le judaïsme, le pouvoir des hommes, le viol, la fétichi- sation des corps, les actes et la violence sexuelle, la colère de la survivante... La troisième partie de l'ou- vrage est consacrée à la « fierté lesbienne », à la nuit et aux dangers, aux actions « Reprendre la nuit », au racisme et au masculinisme, aux assassinats de femmes comme politique sexuelle, à la résistance face à la ter- reur et la torture, à la prostitution...
Les livres d'Andrea Dworkin, dont ce recueil offre une palette, restent d'actualité en ces temps de remise en cause des droits des femmes au nom de « tradi- tions » ou du fantasme de l'égalité-déjà-là : « Souve- nez-vous-en, mes soeurs, durant les temps obscurs qui s'annoncent. » Son style, très novateur, mêle la radicalité des ana- lyses féministes et la beauté de la langue : « J'ai utilisé l'écriture pour emmener le langage là où était la souf- france des femmes - et leur peur - et j'ai continué mes fouilles à la recherche de mots capables de porter le fardeau de dire l'indicible ».
L'intransigeance face aux violences contre les femmes et l'onde puissante des mots. Il ne s'agit donc ici ni d'analyses universitaires ni d'indignations désin- carnées, mais bien d'une voix littéraire, nouvelle et forte, qui bouleverse notre compréhension de la do- mination masculine.
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Contre l'antisémitisme et pour les droits des Palestiniens
Pierre Stambul
- SYLLEPSE
- Coup Pour Coup
- 28 Octobre 2021
- 9782849509739
L'oppression d'un peuple peut-elle cacher l'oppression d'un autre?? Le conflit israélo-palestinien est au coeur de cette interrogation. Pierre Stambul entend ici dénouer les fils inextricables de cette question. Il revient sur la genèse et les formes de l'antisémitisme et sur l'apparition du sionisme présenté comme réponse aux persécutions dont sont victimes les Juif·ves en Europe. Pour autant, la fondation de l'État d'Israël n'a pas éteint l'antisémitisme.
La nouvelle terre d'accueil née avec l'État d'Israël s'est développée aux dépens d'un autre peuple, le peuple palestinien dont les souffrances et l'oppression ne peuvent être indifférentes à ceux et celles qui luttent contre le racisme et l'antisémitisme, nous dit l'auteur.
L'ambition émancipatrice des peuples juifs d'Europe et d'ailleurs ne peut s'incarner dans un État colonial qui opprime les Palestiniens et les Palestiniennes. Il convient, ajoute l'auteur, de récuser l'équation Juif =?sioniste et donc antisioniste =?antisémite. Une confusion savamment entretenue par les défenseurs d'un ordre mondial fait de guerres et de domination, qui entend disqualifier tous ceux et toutes celles qui s'opposent à toutes les formes de domination et de racisme.
«?Au contraire, la lutte contre l'antisémitisme doit retrouver l'universalisme de l'époque où une majorité de Juifs considéraient que leur émancipation, comme minorité opprimée, passait par l'émancipation de toute l'humanité?», conclut l'auteur, qui avec ce récit historique concis propose des clés pour comprendre.
En annexe, un article, traduit du yiddish et publié en 1938 dans la presse de l'Union générale des travailleurs juifs (Bund), très influent en Pologne, qui était opposée au projet sioniste, vient éclairer le débat.
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L'ennemi principal Tome 2 ; penser le genre
Christine Delphy
- SYLLEPSE
- Nouvelles Questions Feministes
- 26 Septembre 2013
- 9782849503959
- « Les femmes n'ont pas tort du tout quand elles refusent les règles de vie qui sont introduites au monde, d'autant que ce sont les hommes qui les ont faites sans elles », Montaigne - « Je n'ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c'est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson », Rebecca West « J'étudie l'oppression des femmes. Mais l'oppression des femmes est spécifique non pas parce que les femmes seraient spécifiques, mais parce que c'est un type d'oppression unique. »
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Comme un goût de révolution : autobiographie d'une Black Panther
Elaine Brown
- SYLLEPSE
- Radical America
- 5 Mai 2022
- 9782849509593
Enfant des ghettos de Philadelphie, adolescente noire dans un monde violent, militante révolutionnaire, chanteuse, cheffe du Black Panther Party : dans ce récit captivant, Elaine Brown revient sur sa vie, ses engagements, ses déchirements.
Née en 1943, Elaine Brown s'engage en politique progressivement, puis, en avril?1968, après l'assassinat de Martin Luther King, rejoint le Black Panther Party, créé deux ans plus tôt à Oakland. Chanteuse, elle enregistre deux albums pour le parti. En 1971, elle entre au comité central et en devient le ministre de l'information. Elle accepte la direction du Black Panther Party en 1974, quand Huey P. Newton part en exil à Cuba.
Cette plongée vibrante dans le parcours et l'expérience d'Elaine Brown ne passe sous silence ni ses erreurs, ni ses trahisons à ses propres engagements, ni les errements de cette formidable aventure collective, qui demeure un grand moment de l'histoire des mouvements de libération. Avec ce récit, Elaine Brown nous invite à repenser l'émancipation, la révolution, l'intime et le politique. -
La race tue deux fois ; une histoire des crimes racistes (1970-2000)
Rachida Brahim
- SYLLEPSE
- Histoire : Enjeux Et Debats
- 14 Janvier 2021
- 9782849508442
«De telles listes sont dressées depuis les années 1970. Compilées par plusieurs générations de militants, elles sont enfouies dans les caves des archives associatives et présentent toutes le même format, à la fois sec et funeste. On y trouve la date du crime, le nom de la victime, suivis d'une ou deux phrases laconiques. Elles frappent par leur rudesse, leur longueur et leur nombre. Poser une liste conduit inexorablement à en trouver une autre quelques jours plus tard. Ces listes expriment l'idée d'une injustice. Elles dénoncent le racisme et l'impunité du racisme. Elles pointent du doigt les crimes, mais également la grande majorité des procès qui ont fini par des peines légères avec sursis ou des acquittements, quand ce n'est pas un non-lieu qui est venu clore l'affaire.
Elles disent en substance que la racialisation, autrement dit le fait de placer des personnes dans une catégorie raciale afin d'asseoir un rapport de pouvoir et d'en tirer profit, tue deux fois. La première violence touche à l'intégrité physique de la personne. La seconde violence a lieu à l'échelle institutionnelle. Elle est une conséquence du traitement pénal qui ignore la nature raciste des crimes jugés.» De la grande vague de violence de 1973 dans le sud de la France aux crimes policiers des années 1990 en passant par les crimes racistes jalonnant les années 1980, cet ouvrage, issu d'une base de données de plus de 700 cas, nous invite à prendre la mesure de cette histoire à l'heure où le racisme institutionnel et l'action de la police continuent chaque année à être à l'origine de nombreux morts.