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1944, Lestelle-Bétharram, Basses Pyrénées. Sur dénonciation, les enfants juifs de la colonie de La Croix des Hauteurs sont arrêtés par les polices françaises et allemandes. Seul le petit Léon Adler en réchappe. Soixante-dix ans plus tard, l'identité du coupable délateur fait la une des journaux. Samuel Adler, fils de l'unique survivant, et Marie, fille du présumé dénonciateur, décident de faire équipe pour établir la vérité. Ils découvrent bientôt que dans cette France « libre », les silences des uns se heurtent aux connivences des autres. Et que deux générations plus tard, les consciences sont encore au secret.
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Un écrivain revient à Marseille, la ville où il est né, pour y retrouver les grandes émotions de l'enfance. Dans les nouvelles suivantes surgit une inconnue ivre de chair, de mots et de fantasmes sadomasochistes ; le paradis d'un petit village basculant dans une folie meurtrière ; les clameurs d'un Marseille illuminé par les mystères du ballon rond ; les rêves d'amour des taulards ; un homme enlevant pour quelques grammes de tendresse un nourrisson la nuit de Noël et quelques songeries sur les toits aux couleurs de Giono
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Automne 1944. Dans les Pyrénées battues de neige et de pluie, s'avancent les maquisards espagnols. Ils viennent de libérer l'Ariège des occupants allemands et lancent maintenant une offensive contre Franco, dernier avatar fasciste d'Europe. Parmi eux, Mateu, ex-policier barcelonais réfugié en France, qui entend racheter ses erreurs en tombant l'arme à la main. Mais l'opération Reconquista tourne court, la brigade tombe dans une embuscade et Mateu se retrouve bientôt seul dans la montagne. Affaibli par un sevrage alcoolique brutal, la faim et le froid, hanté par sa mémoire, Mateu doit choisir : s'abandonner à la mort, ou lutter pour survivre.
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Depuis mon plus jeune âge, lorsque je fais face à un chagrin, une déception, une contrainte, ou à une quelconque forme de lassitude, je tourne les talons, saute dans un taxi ou enfourche la selle de mon vélo, claque la porte et disparais. Avant d'utiliser mon vélo pour m'enfuir, j'étais un coureur du dimanche qui rêvait de remporter un jour le Tour de France. Je dois cet amour pour la course à ma grand-mère, qui m'a fait découvrir le Tour de France lors d'une après midi de juillet 2003. Ce voyage à travers les Pyrénées, durant lequel mes équipiers et moi avons levé des fonds pour la Fondation Recherche Alzheimer, m'a permis de replonger dans les précieux souvenirs de ma jeunesse. La mémoire est une voûte céleste, alors la perdre, je dis non.
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XVIIème siècle, les procès de sorcelleries ravagent le sud du Labourd et les expéditions se multiplient vers le Nouveau Monde bien connu des basques, chasseurs de baleines jusqu'aux rives de Terre Neuve, à l'embouchure du grand fleuve Saint Laurent. Le décor est planté : on y croise des aventuriers en tous genres, Champlain en personne, des autochtones fabuleux, des pêcheurs basques, bretons, anglais, des soldats du roi Henri IV, des hivers hallucinants, des ombres et des lumières et surtout des paysages canadiens à couper le souffle.
Une écriture vivante, qui mène le lecteur de 14 à 77 ans, au coeur de la tragédie finale sans même qu'il ne s'en rende compte. Une traversée du temps à lire/vivre sans modération. -
Des histoires, on en a toujours raconté, dans tous les Pays, dans toutes les régions. Celles de Pyrénées se disaient le soir, au coin du feu, au coeur de la montagne ou tout au fond des bois. Puis elles se colportaient de col en col et de vallée en vallée, d'un bout à l'autre de la chaîne, de l'océan à la Méditerranée. Elles parlaient d'ours et de loups, de pics et de lacs, de torrents et de glaciers, des hommes et des génies des montagnes.
Venez découvrir comment dans les Encantats sont apparus ces deux rochers à forme humaine ou bien encore pourquoi le pont du diable, qui surplombe l'Ariège, fait depuis si longtemps frémir les passants...
Les contes des Pyrénées mettent parfois au jour des aspects effrayants de l'histoire de ces montagnes, mais sont toujours empreints d'une «beauté terrible», à l'image de ce massif mystérieux.
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L'histoire est vieille comme le monde, et il y aura toujours une autre façon de la raconter... Simon, photographe de guerre, a bourlingué et couvert trop d'horreurs. Il raccroche, abandonne son métier, mais garde son vieux Leica cabossé. Il n'a plus qu'une idée en tête : retrouver Olivia, son amour de jeunesse. Un quart de siècle et des poussières ont passé, les vies se sont construites, mais Olivia, ornithologue et mère de famille installée à Bayonne, n'a jamais pu oublier Simon. Leur rencontre sur la plage de la Petite Chambre d'Amour à Anglet est un choc et leurs sentiments, intacts. Ils vont vivre une prodigieuse histoire, neuve comme une aube bleue, sur la Côte basque, dans les marais landais peuplés d'oiseaux de passage, et dans la forêt d'Iraty où Simon possède un cayolar de berger, puis à Procida, l'île italienne des ancêtres de Simon, où ils décident de s'établir et de couler des jours heureux et des nuits denses. Le bonheur simple établit ses quartiers et impose sa légèreté sous le soleil méditerranéen. Jusqu'à ce que la tragédie frappe entre les pages de ce bref roman, le troisième de l'auteur.
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« Je suis hanté par les aubes. J'éprouve ce supplément de vie dans une cabane landaise, à bord d'un bateau de pêche, devant un lion qui m'observe, dans la forêt alsacienne, un hôtel en Bretagne, sur la lagune à Venise, au cours de la feria de Pampelune, ou du nouvel an à Cuba... À la fin de la nuit, je marche sur un sentier des Pyrénées, me régale d'un riz aux écrevisses, fume un havane, retrouve les plages de la Côte basque. Notre vie est faite de dons et d'échanges avec l'aube. Après, c'est trop tard.»
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La vie est rude à Saint-Jean-Pied-de-Port. L'exil est le seul moyen de se sauver quand les prières, les pleurs et les cris n'ont aucun écho. Partir c'est espérer toujours. Partir, c'est fuir la prison crasseuse de ses origines modestes, se sentir contraint de dépasser des limites qu'on ne s'était jusque-là jamais fixées. Santxo ne craint pas l'hostilité d'un nouveau monde où ses frères se sont déjà exilés, d'un monde qui ne parle pas sa langue, qui ne connaît pas sa coutume.
Ce qu'il voit, c'est l'espoir à perte de vue ». Au printemps 1907, Santxo embarque sur le paquebot La Touraine en direction des États-unis. Pendant le voyage, il rencontre Léonie, lui sera berger dans le Nevada, elle domestique dans l'Idaho. Les deux jeunes de dix-sept ans vont vivre un destin hors du commun, parsemé de rencontres et d'aventures, de douleurs et de larmes. -
1981. Le renouveau du pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle en est à ses débuts. Très rares sont les pèlerins, rien ou presque n'est organisé pour eux. Guides, portables, Google, euro et cartes de crédit n'existent pas. L'Espagne sort à peine de dictature. Un autre siècle. Jean Eimer, journaliste, décide d'aller à Saint-Jacques de Compostelle à pied afin de raconter son voyage en feuilleton dans le journal Sud Ouest. Il ne va pas rencontrer grand monde en chemin, si ce n'est Michelle Hoyez, étudiante en médecine dans le nord de la France, partie à l'aventure pour rejoindre Saint-Jacques à bicyclette. Au hasard des pérégrinations ils vont se croiser deux fois. Chacun à sa façon, ils vont le raconter. Lui dans son reportage, elle dans son journal intime. Regards sur une époque où le voyage à Compostelle était si différent de ce qu'il est devenu. Une bonne fée a réuni 43 ans plus tard les deux récits pour en faire un témoignage à deux voix bien distinctes, très complémentaires. Témoignage qui appartient déjà à l'histoire même s'il illustre au plus près ce qu'il y a d'intemporel dans le cheminement vers un ailleurs par essence jamais atteint...
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Occitanie, la guerre de l'eau aura-t-elle lieu ?
Gérard Vallès
- Cairn
- Sens Critique
- 3 Mai 2024
- 9791070063859
Depuis quelques années la question de la ressource en eau est devenue cruciale en Occitanie. Agriculteurs, professionnels du tourisme, industriels ou simples citoyens, tous sont désormais confrontés à des conflits d'usage ; chacun revendiquant ce qu'il croit être son droit à l'eau. Le Pays catalan subit depuis quelques années une sécheresse sans précédent. Les grandes métropoles, Toulouse et Montpellier, elles aussi victimes de stress hydriques, ne sont pas à l'abri de la guerre de l'eau à venir.
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Avril 1938. L'offensive des troupes franquistes sur le haut-Aragon fait fuir des milliers d'Espagnols vers la France par les cols pyrénéens. Au cours de cette première «retirada», une femme épuisée accouche en pleine montagne, dans la neige. L'enfant sera français. Son père, resté sur le front, ne reviendra pas de la bataille de l'Èbre. À partir de ces faits, l'auteur retrace l'itinéraire d'une femme et de ses parents réfugiés qui ont décidé, pour rebâtir leur vie en France, de ne plus jamais parler des déchirements de la guerre. Le poids de ce silence suscitera chez Antoine, le fils devenu adulte, une vocation de journaliste. La mort prématurée de sa mère lui offre la possibilité de rompre ce pacte d'oubli. Vingt-six ans plus tard, guidé par des lettres retrouvées de son père, il part en Espagne pour comprendre ce que personne n'a pu lui raconter.
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" À portée de gifle de leurs administrés ", ces guichetiers de la démocratie que sont devenus les maires des petites communes de France se sentent abandonnés entre un état qui n'en finit plus de déménager, des collectivités locales parfois mal taillées et des habitants impatients d'avoir des réponses à leurs problèmes ou à leurs peurs. C'est le récit inédit de ce quotidien des " illusions déçues " que le jeune maire girondin de Caudrot nous livre aujourd'hui. Préfacé par Gilles Savary, ancien député de la Gironde, ce témoignage nous éclaire sur les raisons de la perte des vocations pour ce mandat pourtant si noble. Et nous dit pourquoi lors des votes du printemps dernier une partie de la France a voulu renverser la table.
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Enfant de Guernica attaché à sa terre et à sa famille, Virgilio Orozabal va vivre les heures éprouvantes du bombardement meurtrier du 26 avril 1937 qui fera de la ville rasée une plaie ouverte ensanglantée, puis connaîtra l'exode jusqu'en France. Du Camp d'Argelès-sur-Mer à celui de Gurs, employé par un paysan du Sud-Ouest, et toujours guidé par l'amour de Gloria, Virgilio ne capitulera jamais au cours de ces années d'exil et sera prêt à braver tous les dangers pour retrouver le Pays basque cher à son coeur, et à sa vie. Fiction sur toile de fond historique, à la réalité scrupuleusement respectée, Le Chêne de Guernica est un roman émouvant, fort et poignant, destiné à lever le voile sur certains aspects méconnus de la guerre civile espagnole, et sur la politique de la France envers les réfugiés républicains. Saga familiale aussi, ce roman nous attache aux personnages de Virgilio, d'Erremun, de Kattalin, de Gloria et d'autres, des êtres d'amour et de puissance, témoins survivants ou non de ce meurtre en masse.
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28 juin 1940, les bottes allemandes foulent les pavés de Paris. Le couple Blach et leurs deux enfants, France et Marc, ont fui la capitale pour Toulouse. Leur chemin croise celui de Gabriel et de son frère Paul, cet enfant mal aimé qui, bien qu'adulte, recherche toujours l'amour de son père. Celui-ci conçoit pour France, une passion maladive au nom de laquelle il commettra une irréparable ultime trahison.
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Pendant toute la Seconde Guerre mondiale, l'hôtel Continental de Pau, d'abord situé en zone libre, a recueilli des dizaines et des dizaines de réfugiés. Parmi eux, de nombreux juifs, traqués par Vichy et les nazis, qui tentaient de gagner l'Espagne toute proche et bénéficiaient de la complicité du personnel hôtelier. Tout change en novembre 1942, lorsque les Allemands franchissent la ligne de démarcation qui coupe la France en deux. Les militaires de la Wehrmacht réquisitionnent alors deux étages du Continental, lequel n'en continue pas moins d'héberger clandestinement des familles juives. Pendant de longs mois, jusqu'au départ des occupants, soldats allemands et réfugiés vont ainsi cohabiter sous le même toit.
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L'envoûtant Cacao nous entraîne sur la route du chocolat du Mexique à Bayonne, en passant par l'Espagne et Saint-Domingue. Lune, la belle héroïne, tient à Bayonne les rênes des négoces de son grand-père, le chocolatier David Alvarez, descendant de marranes réchappés de l'Inquisition espagnole.
Mais un jour de 1761, les autorités de la ville défendent aux Juifs de faire du chocolat. Piqués au vif, Lune et David décident de prouver à tous que leurs ancêtres ont été les premiers à apporter en 1609 le secret du chocolat en France. C'est le début d'un voyage dans les méandres de l'Histoire de l'humanité, sur les traces des conquistadors espagnols, à travers les mers des Caraïbes et les souvenirs enfouis. -
Au printemps 1975, le monde s'offre à une jeunesse effervescente. On écoute Leonard Cohen ou America, on lit Jack Kérouac et Actuel. Tout est possible et le futur s'invente à chaque seconde. Suzanne veut en être. A 17 ans, elle brûle de larguer les amarres, fuir la Normandie et ses parents adoptifs. Et de savoir enfin d'où elle vient. Sous quel nom est-elle née ? Qui fut celle qui l'a portée avant de la confier à l'Assistance publique ? Et Suzanne de prendre clandestinement la route vers un village dont le souvenir l'obsède.
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Ils sont quatre. Ils se retrouvent à la même table, au bistrot, tous les soirs avant l'heure de la soupe. Depuis toujours, ils refont le monde et retaillent les costumes des absents. Ils ont une mémoire et même des amours communs. Au crépuscule de leur vie, des secrets ont résisté dans le coeur de chacun. Qui résisteront au-delà de la mort. Elle seule peut les séparer. Elle ne s'en prive pas.
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Mémoire de terrain : récits des gardes-moniteurs du parc national des Pyrénées
Philippe Lhez
- Cairn
- 6 Juin 2023
- 9791070062357
Des rencontres inhabituelles, des moments vécus, au fil des ans, au jour le jour, racontés par les gardes-moniteurs du Parc National des Pyrénées. Des moments privilégiés, «instants d'éternité» où l'homme et l'animal se regardent dans les yeux, sans violence et sans crainte, surpris, silencieux l'un et l'autre dans une fugitive et intense proximité. Secrets dévoilés et offerts au lecteur, ces rencontres sont tellement précieuses, rares et imprévisibles, qu'elles n'appartiennent qu'à ceux qui les ont vécues. Ces derniers nous laissent entrevoir ici un peu de leur éblouissement. Une «fraternité» mystérieuse et subtile s'installe, entre les animaux et ceux qui veillent sur eux en respectant leur totale liberté. Les isards abrités sous le même rocher un jour de tempête, le renard qui fait la sieste à deux pas de lui ou le jeune isard qui se réfugie dans les bras du garde-moniteur, autant d'images d'un paradis d'altitude. Les 66 récits des gardes-moniteurs, réunis et présentés par Louis Espinassous, sont accompagnés de 105 aquarelles en deux couleurs et dessins de Philippe Lhez
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Sud-ouest la poussée de l'extrême droite
Jean-Pierre Pabanel
- Cairn
- Sens Critique
- 7 Septembre 2023
- 9791070062845
L'Occitanie terre de gauche devient d'élection en élection un terrain de conquête pour l'extrême droite, conservatrice et xénophobe. Glissement inexorable pour certains, même si le probable n'est jamais sûr ! Les élections législatives de 2022 ont vu de lourdes défaites entre Atlantique et Méditerranée, dans le Tarn, dans l'Aude ou encore dans le Gard, le paysage change, de rose il s'affiche bleu Marine. En Tarn-et-Garonne la chute des Radicaux, fief historique des Baylet depuis la Libération, illustre cette tendance. Retour à la loupe sur une tornade. Un souffle avant-coureur ? L'analyse qui suit ouvre le débat
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S'il est un pays qui a une forte identité, c'est bien le Pays basque, cette mosaïque de sept provinces aux réalités très diverses, pourtant unies par une langue commune.
Du pic d'Orly à la forêt d'Iraty, en passant par la Rhune pour rejoindre l'Atlantique, le Pays basque offre des paysages contrastés. Les Pyrénées y sont morcelées par de petits cours d'eau ; elles sont relayées par une succession de collines bocagères, tableau de verdure où se dessinent villages et hameaux ; enfin des vallées profondes où alternent bois et prairies descendent jusqu'à la côte, émaillée de ravissants ports de pêche. Les contes de ce recueil sont de ceux que l'on raconte depuis des siècles, le soir à la veillée. Ce sont des histoires de géants, d'ogres et de fées. On les appelle ici Basajaun, familliark, Tartaro et laminak. Depuis toujours, ils se mêlent à la vie des hommes de ce pays, bergers, marins, voleurs, servantes ou princesses... -
Latche ; Mitterrand et la maison des secrets
Jean-pierre Tuquoi, Yves Harté
- Cairn
- 5 Septembre 2024
- 9791070064344
C'est un lieu-dit non loin de la côte Atlantique, au coeur de la forêt landaise. Une petite route y mène, bordée de chênes- lièges et de pins : Latche. Ce qui n'était à l'origine qu'une bergerie en ruine acquise par le futur président dans les années soixante pour abriter ses amours avec la jeune Anne Pingeot devint, au fil des ans, le repaire de la Mitterrandie.
Autour de Latche gravitaient la tribu du président et des personnalités politiques en visite sur les terres du dirigeant de gauche, tous et toutes soumises aux rituels obligés : visite au couple d'ânes et balade en forêt. Les courtisans comme les amis sulfureux s'y sont ainsi bousculés, de Jean-Jacques Servan- Schreiber à Jacques Attali en passant par Édith Cresson, Jean Daniel, François
de Grossouvre et René Bousquet, l'ancien chef de la police de Vichy. Dormant sur place, pour leur dernier séjour en dehors de ce qui fut l'URSS, Gorbatchev et sa femme en repartirent avec des rêves de datcha tandis qu'Henri Kissinger, des années auparavant, avait quitté la propriété rassuré après une rencontre secrète avec le président d'une France passée à gauche.
Ce livre dresse autant le portrait aiguisé de la Mitterrandie que celui, intime, d'un homme qui avait fait de ce coin des Landes son autre pays à l'abri des bruissements élyséens. Les murs de la bergerie resteront à tout jamais chargés de ces petites histoires, anecdotes cocasses, drames personnels mais aussi grande Histoire qui, ensemble, construisirent le « mythe » Latche. -
Avec ce beau livre qui conserve toutes les qualités qui faisaient le charme et l'irrésistible attrait de ses précédents ouvrages, l'auteur nous entraîne, dès 1911, dans le monde secret des jeunes filles venues des campagnes pour se retrouver placées dans les familles huppées de la société bordelaise et les grandes orgues de l'Histoire, la guerre de 1914-1918, avec un ton qui n'appartient qu'à elle, une manière inimitable de mêler force et douceur, d'évoquer l'intime et le public, de nous donner à entendre le soupir des êtres en même temps que le grondement sourd des canons.
Il y a décidément une musique Basurco.
Comme toujours, les personnages existent merveilleusement. On ne les oublie plus. Ils sont forts et tendres, vulnérables et invincibles, surtout ces femmes extraordinaires qu'elle fait vivre en soulevant l'émotion sans oublier l'humour, fil rouge qui trame son oeuvre. En refermant le beau roman de Marie José Basurco, nous sommes loin d'oublier Rose et son terrible secret, loin d'oublier Jeanne, Ernestine, Justine et Louise dont les vies croiseront celle de Rose.
Roman étonnant, détonnant parfois, entre poésie et crudité des propos, qui confirme le statut d'écrivain de cette auteur au talent rare et aux dons multiples.