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Romans & Nouvelles
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«On vient de loin. On fait de notre mieux. Mais parfois on ne sait pas ce qui nous prend.» Quelle que soit la forme narrative adoptée (théâtre, roman, récit), Yasmina Reza manie avec beaucoup de finesse et de subtilité l'art de mixer les genres, de montrer les multiples facettes d'une réalité, d'aborder avec une implacable lucidité des thèmes aussi universels que la fuite du temps, l'angoisse existentielle et la mort, la fragilité du moi, la solitude, le triomphe de la violence et la barbarie dans le monde contemporain. Dépeints comme des «tragédies drôles» et servis par une écriture ciselée et incisive, les textes réunis dans la présente édition sont de véritables tableaux de vanités contemporaines, à la frontière du comique et du tragique. En dévoilant des documents personnels rares et précieux, l'écrivain laisse entrevoir le pont entre sa vie et l'oeuvre qu'elle bâtit depuis plus de trente ans, conviant le lecteur à un tête à tête exceptionnel.
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«Tout le monde riait. Les Manoscrivi riaient. C'est l'image d'eux qui est restée. Jean-Lino, en chemise parme, avec ses nouvelles lunettes jaunes semi-rondes, debout derrière le canapé, empourpré par le champagne ou par l'excitation d'être en société, toutes dents exposées. Lydie, assise en dessous, jupe déployée de part et d'autre, visage penché vers la gauche et riant aux éclats. Riant sans doute du dernier rire de sa vie. Un rire que je scrute à l'infini. Un rire sans malice, sans coquetterie, que j'entends encore résonner avec son fond bêta, un rire que rien ne menace, qui ne devine rien, ne sait rien. Nous ne sommes pas prévenus de l'irrémédiable.» Hélène Vincent incarne Elisabeth, soixantenaire désenchantée prise dans un drame sordide, et interprète avec brio cette variation sarcastique sur la solitude, le couple et l'abandon.
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«J'ai commencé à éprouver un sentiment, je veux dire un vrai, à ce moment-là. En sortant de la voiture, à Wandermines, sous la pluie. On ne parle pas assez de l'influence des lieux sur l'affect. Certaines nostalgies remontent à la surface sans prévenir. Les êtres changent de nature, comme dans les contes. Au milieu de cette confrérie en habits du dimanche, se pressant vers la mairie pour échapper aux gouttes, tenant le bras d'Odile pour l'aider sur le parvis glissant, j'ai éprouvé la catastrophe du sentiment.» Un casting exceptionnel au service de cette constellation de personnages confrontés à l'impasse sentimentale. Entre mélancolie et humour... L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.
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Ce monologue féminin est une saisissante plongée au coeur d'une existence passée dans l'ombre et qui arrive à son terme, la vieillesse faisant alors tomber tous les artifices et révélant l'insignifiance de la nature humaine.