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Littérature générale
9 produits trouvés
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Récits de certains faits
Yasmina Reza
- Flammarion
- Litterature Francaise Flammarion
- 4 Septembre 2024
- 9782080457646
Un jour Édith rencontre un homme, il est pompier, isolé aussi. Ils nouent une sorte de flirt. Ils se voient dehors, en cachette, sur des aires diverses, ils discutent. Pas grand-chose de vraiment intime. À la cour qui lui demande ce qu'il représentait pour elle, l'homme répond avec un fort accent toulousain : «J'étais sa bulle d'oxygène. - Cette expression c'est la sienne ou elle l'exprimait autrement ? - Ben... c'est vrai que j'étais sa bulle d'oxygène. - Et de quoi parliez-vous ? - De tout et de rien. - Mais encore ? - Heu... On parlait de tout et de rien. - De tout et de rien. - Oui, c'est ça... De tout et de rien.» Dans les tribunaux, les gens disent souvent qu'ils ont parlé «de tout et de rien». Ils se voient dans des endroits qui sont nulle part, ils se disent des choses dont la substance s'étiole aussitôt. Pas de reproches, pas de chagrins. C'est l'arrière de la vie.
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« Chez ma mère, sur sa table de chevet, il y avait une photo de nous trois rigolant enchevêtrés l'un sur l'autre dans une brouette. C'est comme si on nous avait poussés dedans à une vitesse vertigineuse et qu'on nous avait versés dans le temps. »
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James Brown mettait des bigoudis
Yasmina Reza
- Flammarion
- Litterature Francaise Flammarion
- 30 Août 2023
- 9782080431172
PASCALINE À partir de cette soirée, nous n'avons plus vécu avec Jacob. LIONEL Non. PASCALINE Nous avons vécu avec Céline Dion. LIONEL Nous avons vécu avec la chanteuse Céline Dion dans le corps de notre fils Jacob Hutner. PASCALINE Oui.
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«Tout le monde riait. Les Manoscrivi riaient. C'est l'image d'eux qui est restée. Jean-Lino, en chemise parme, avec ses nouvelles lunettes jaunes semi-rondes, debout derrière le canapé, empourpré par le champagne ou par l'excitation d'être en société, toutes dents exposées. Lydie, assise en dessous, jupe déployée de part et d'autre, visage penché vers la gauche et riant aux éclats. Riant sans doute du dernier rire de sa vie. Un rire que je scrute à l'infini. Un rire sans malice, sans coquetterie, que j'entends encore résonner avec son fond bêta, un rire que rien ne menace, qui ne devine rien, ne sait rien. Nous ne sommes pas prévenus de l'irrémédiable.»
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Dans le 95, qui va de la place Clichy à la porte de Vanves, je me suis souvenue de ce qui m'avait enchaînée à Igor Lorrain. Non pas l'amour, ou n'importe lequel des noms qu'on donne au sentiment, mais la sauvagerie. Il s'est penché et il a dit, tu me reconnais ? J'ai dit, oui et non. Il a souri. Je me suis souvenue aussi qu'autrefois je n'arrivais jamais à lui répondre avec netteté. ? Tu t'appelles toujours Hélène Barnèche ? ? Oui. ? Tu es toujours mariée avec Raoul Barnèche ? ? Oui. J'aurais voulu faire une phrase plus longue, mais je n'étais pas capable de le tutoyer. Il avait des cheveux longs poivre et sel, mis en arrière d'une curieuse façon, et un cou empâté. Dans ses yeux, je retrouvais la graine de folie sombre qui m'avait aspirée. Je me suis passée en revue mentalement. Ma coiffure, ma robe et mon gilet, mes mains. Il s'est penché encore pour dire, tu es heureuse ? J'ai dit, oui, et j'ai pensé, quel culot. Il a hoché la tête et pris un petit air attendri, tu es heureuse, bravo.
Portrait de Yasmina Reza © Pascal Victor/ArtComArt
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Anne-Marie la Beauté
Yasmina Reza
- Flammarion
- Litterature Francaise Flammarion
- 8 Janvier 2020
- 9782081480476
Elle s'enduisait de la vieille crème de huit heures d'Elizabeth Arden. Tu pues le camphre Gigi, je disais. Elle répondait c'est un aphrodisiaque, la pauvre Au temps du Théâtre de Clichy, j'étais sa seule amie. Les autres étaient jalouses.
Les hommes tournicotaient comme des mouches. Elle tombait amoureuse plusieurs fois par mois.
À vingt-trois ans elle s'est trouvée enceinte. Pendant deux jours on s'est cassé la tête pour savoir quoi faire et puis elle a dit, allez hop je le garde. Ça ne l'intéressait pas de connaître le père : de toute façon il me fera chier.
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L'aube le soir ou la nuit
Yasmina Reza
- Flammarion
- Litterature Francaise Flammarion
- 23 Août 2007
- 9782081209169
Ils jouent gros. C'est ce qui me touche. Ils jouent gros.
Ils sont à la fois le joueur et la mise. Ils ont mis eux-mêmes sur le tapis. Ils ne jouent pas leur existence, mais, plus grave, l'idée qu'ils s'en sont faite.
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"Mes chers amis, monsieur le Maire, je vous remercie d'être venus, plus nombreux que jamais, assister à cette première soirée du troisième cycle des Samedis littéraires de Vilan-en-Volène. Un cycle dont la première édition se déroule comme chaque année au printemps, avec une coupure au mois d'août..."
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Boris et sa maîtresse Andréa se disputent sur le parking d'un restaurant. Elle ne comprend pas comment il a pu l'emmener dîner dans un établissement conseillé par son épouse. Pour couronner le tout, en faisant une marche arrière, Boris renverse Yvonne, la belle-mère de la meilleure amie de sa femme.