Si la musique est proverbialement supposée adoucir les moeurs, cet ouvrage vise au contraire à étudier la chanson dans sa dimension polémique, telle une arme au service d'une cause à défendre et d'un ennemi à pourfendre. En effet, la chanson est depuis toujours liée à la vie de la cité. Elle épouse les remous de la vie sociale et des controverses qui l'agitent, qu'elles soient religieuses ou politiques. C'est dans cette oscillation permanente du sacré au profane, du religieux au laïque, que seront interrogées ces chansons sous toutes leurs formes : hymnes, psaumes, chansons spirituelles ou antihérétiques, chansons de propagande, chansons populaires, diffamatoires, xénophobes, etc., dans une perspective diachronique qui s'étendra du vie au XVIe siècle, en associant historiens, musicologues et spécialistes des littératures antique, médiévale et moderne.
Qu'il soit écouté ou non, le discours de la supplication se prête par excellence à une analyse des actes de langage mettant en évidence l'articulation entre les mots (acte locutoire), l'acte (illocutoire) et les effets de la parole (perlocutoire). Parole exceptionnelle, la supplication se prête ainsi à des études rhétoriques, pragmatiques, mais aussi à une réflexion sur l'esthétique et la dramaturgie.
Avec le soutien de l'université d'Angers.