Nous invitons les mélomanes, les curieux et les néophytes à découvrir les ouvrages de Michèle Lhopiteau-Dorfeuille consacrés à quatre des plus grands compositeurs de musique classique. Dans un style enlevé et très accessible, sans s'interdire une subjectivité aimante, l'auteure immerge les lecteurs au coeur de la musique, parcourant toute l'oeuvre, même les pièces moins connues, à travers une trajectoire biographique. De très nombreux extraits, signalés de manière interactive, permettent d'ajouter au texte l'illustration musicale et c'est passionnant.
Franz Schubert est à la fois le plus célèbre, le plus prolifique et le moins joué des grands compositeurs. C'est en effet lui qui a signé le plus grand nombre d'opus : 1 000 oeuvres écrites entre 13 et 31 ans. Mais si absolument tout le monde connaît son nom (immanquablement associé, dans notre pays, à un malheureux poisson à la sauce « Frère Jacques »), qui - en dehors de la sphère germanique - donne aujourd'hui en récital ses dernières grandes sonates pour piano ou programme ses quinze opéras, ses sept messes, ses 300 oeuvres chorales ou ses neuf symphonies ? Et lorsque, comme c'est si souvent le cas, l'extraordinaire musique de chambre de Schubert illustre des films à succès, combien de spectateurs lui en attribuent-ils la paternité ?
À la différence des livres déjà existant sur Schubert, cet essai, qui s'appuye sur une bande-son de plus de 2 heures 30 de musique, s'est donné pour objectif de faire entendre à ses lecteurs ces pages ignorées. Et d'expliquer comment quelqu'un de si ordinaire a pu laisser tant de pages universelles tout en étant profondément germaniques, bouleversantes mais préservées de tout effet grandiloquent.
Comme si la musique lui coulait directement du coeur.
Expliquer comment Franz Schubert a si bien su « faire parler la musique et chanter les mots » - comme l'écrivit à sa mort son ami le poète Grillparzer.
Surprenante biographie qui se révèle fréquemment cocasse, en dédramatisant le personnage de Beethoven souvent présenté comme une fi gure tragique, isolée par son génie et sa surdité.
Alors qu'il était le contraire de tout cela, plein d'humour, un peu enfantin et assoiff é de contacts humains.
Révélation : ce livre donne la probable réponse à un fait jusquelà inexplicable : Beethoven n'a jamais pu dépasser le stade de l'addition (et encore, en se trompant).
Une bio qui permet enfi n d'écouter des extraits commentés et décryptés de pages très connues mais aussi d'oeuvres tout aussi magnifi ques mais peu jouées du compositeur.
Michèle Lhopiteau-Dorfeuille, musicologue et chef de choeur - inconditionnelle de la musique de Mozart, a décidé de faire abstraction à la fois du film Amadeus et de tout ce qu'elle avait pu lire pendant et depuis ses études au Conservatoire de Bordeaux, afin d'effectuer un indispensable retour aux sources en s'immergeant dans les sept tomes de la correspondance complète de la famille Mozart, traduite en français par Geneviève Geffray, l'actuelle conservatrice de la bibliothèque du Mozarteum de Salzbourg.
Elle a, au fil des mois et des pages, découvert un compositeur beaucoup plus mûr, beaucoup plus drôle, beaucoup plus " moderne ", en fait, que l'image - d'" éternel enfant " un peu niais - qui en est trop souvent véhiculée. En citant de nombreux et larges extraits des lettres de Wolfgang et de son père, elle a tenu à mettre le lecteur en prise directe avec les personnages - en s'efforçant de faire le moins possible écran entre eux et lui.
Par sa lecture profondément humaine et empathique des relations entre Mozart et les siens, Michèle Lhopiteau-Dorfeuille a su nous faire oublier son long et minutieux travail de recherche et de synthèse pour nous faire comprendre et aimer le personnage qu'elle nous présente sous divers éclairages : sa condition de musicien sous l'Ancien Régime, son " enfance prodige ", ses relations avec les femmes, son rapport à la mort...
Ses recherches ont même amené l'auteur à comprendre, à sa grande surprise car elle croyait l'affaire classée depuis longtemps, de quoi et pourquoi Mozart, qui n'a jamais été jeté à la fosse commune !, était mort à presque 36 ans... à un moment de sa vie où son immense talent était enfin reconnu, et où tout lui souriait. Au cours de cette minutieuse enquête, Michèle Lhopiteau-Dorfeuille fit une autre découverte : les premières notes et le rythme de La Marseillaise, dont seules les paroles sont de Rouget de Lisle, proviennent, en toute connaissance de cause, d'un concerto de Mozart ! La bande-son de 120 minutes qui accompagne ce livre, juxtaposant des oeuvres très connues à d'autres rarement jouées mais replacées dans leur contexte, permettra à chacun d'apprécier la chance que nous avons, à notre époque, de pouvoir savourer à volonté la musique de Wolfgang Amadeo Mozart.
Jean-Sébastien Bach est un survivant : orphelin à dix ans, recueilli cinq ans par son frère aîné puis trois ans pensionnaire très loin de sa Thuringe natale, jeté en prison pour avoir demandé son congé et veuf à trente-cinq ans, il eut à surmonter, tout au long de sa vie, des coups du sort en rafale.
Bach a également résisté aux humeurs de ses maîtres successifs comme à l'imbécillité de ses employeurs, entendu qu'au XVIIIème siècle, un musicien n'avait, pour subsister, le choix qu'entre servir des despotes plus ou moins éclairés et servir des ânes bâtés (quand ce n'était pas les deux à la fois).
L'image de Bach - et c'est plus remarquable encore - a enfin survécu à l'indifférence quasi générale dans laquelle est tombée sa musique juste après sa mort, en 1750. Jusqu'à la grande et belle bâtisse de pierre dans laquelle il passa les vingt-sept dernières années de sa vie - en qualité de cantor - qui fut rasée en 1902, sur ordre de la municipalité de Leipzig et pour cause d'insalubrité !
L'homme est en outre difficile à cerner car son oeuvre nous en fait entrevoir des visages contradictoires : ce Bach dont la musique sacrée nous submerge d'émotion est aussi celui qui a joué pendant dix ans dans un café de Leipzig. C'est bien cet organiste, dont les centaines de cantates et de motets traitent essentiellement du mystère de la mort, qui a également laissé une abondante musique instrumentale aux pulsations débordantes de vie. Tout en engendrant, bon an mal an, vingt enfants dont deux furent, de leur vivant, beaucoup plus célèbres que leur père.
Tout en replaçant Jean-Sébastien Bach dans son cadre et surtout dans son époque, c'est comme toujours sa musique que Michèle Lhopiteau-Dorfeuille a résolu de mettre en lumière, regroupant des extraits de ses plus belles pages sur deux CDs d'illustrations sonores.