La parution dans un format économique et illustré, aux éditions Hazan, du passionnant ouvrage de Daniel Arasse, Le Détail, est l'occasion de mettre en avant l'excellente collection des mêmes éditions Hazan "Par le détail" dont la dernière publication en "poche" est consacrée au Caravage. Nous rappelons que le dernier titre de la série, sorti cet automne en format beau-livre, s'intéresse à Dürer.
Ce volume s'ouvre sur la représentation du patron de tous les peintres, saint Luc peignant la Vierge. Par cette mise en abyme, ce choix emblématique, Daniel Arasse envisage un programme qui va bien au-delà d'une simple «histoire du détail», car ce qu'il vise est la totale relecture de l'histoire de la peinture occidentale à l'aune du détail. Qu'il soit inopinément ou peu à peu découvert, identifié, scruté, isolé, voire découpé de son ensemble, le détail offre en effet une toute autre manière de voir et d'appréhender la peinture. Ainsi, grâce à cette histoire rapprochée des pratiques du pinceau et du regard, un champ nouveau se dessine, remettant en question les catégories de l'histoire de l'art qui semblent avoir été établies «de loin», sans que jamais l'érudition ne prenne le pas sur le plaisir et les «fêtes de l'oeil».
Cet ouvrage ouvre un champ nouveau de l'histoire de la peinture : le détail, vu inopinément ou peu à peu découvert, identifié, isolé, découpé de son ensemble, met en question les catégories de l'histoire de l'art qui semblent avoir été établies « de loin ». En étudiant les différents statuts du détail, Daniel Arasse propose une autre histoire de la peinture : une histoire rapprochée des pratiques du pinceau et du regard.
Albrecht Dürer est l'un des artistes les plus importants et les plus influents de la Renaissance dans les pays du Nord. Peintre, graveur et théoricien, il connaissait les grands artistes de son temps, tels Raphaël, Bellini et Léonard de Vinci. Son immense savoir-faire et son grand talent de dessinateur se manifestèrent très tôt - comme dans l'autoportrait qu'il réalisa à la pointe d'argent en 1484, alors qu'il avait tout juste treize ans. Ayant pour mécène l'empereur Maximilien Ier, Dürer réalisa un grand nombre de gravures et de retables, mais aussi des portraits, autoportraits, aquarelles et livres. L'introduction de motifs antiques dans l'art du Nord, à laquelle il procéda en s'appuyant sur sa connaissance des artistes italiens et des humanistes allemands, lui valut la réputation d'être la figure majeure de la Renaissance allemande.
Till-Holger Borchert décrit, par le menu, les peintures, dessins et gravures tout en proposant des analyses claires et accessibles. Dürer par le détail montre l'oeuvre de ce maître allemand comme on ne l'a jamais vue, dans des détails magnifiques présentés en pleine page.