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Juan José Saer
C'est l'un des plus grands auteurs sud-américains de son époque et nous lui rendons hommage le 29 février avec les éditions du Tripode !
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"Il est des auteurs que la grâce accompagne à chacun de leur livre" franck Bouysse
Lauréat du Prix Nadal (l'équivalent espagnol du prix Goncourt)
L'Occasion est un western psychologique, une plongée vertigineuse dans la jalousie d'un homme qui, blessé dans son orgueil, se perd dans l'immensité de la pampa argentine.
Dans les années 1850, Bianco a connu les délices de la gloire grâce à ses facultés de télépathie et de distorsion des objets. Mais une représentation chaotique réduit de manière brutale et définitive son triomphe naissant. Hanté par son humiliation, Bianco s'exile en Argentine, où il tente de combler le trou noir qui l'habite avec des titres de propriété, du bétail et une épouse.
Réfugié dans les confins de la pampa, dans un paysage désertique à la monotonie silencieuse, Bianco porte désormais sur le monde un regard inquiet et s'égare dans la spirale de ses pensées fiévreuses. Un soir qu'il rentre chez lui, il découvre le visage de Gina animé par une expression d'intense plaisir tandis qu'elle tire une bouffée de son cigare et que, assis en face d'elle, Garay Lopez, son ami, la contemple avec un sourire. De cette vision, Bianco fera une obsession, et ce qui n'était qu'un simple doute se transformera bientôt en une certitude écrasante : Gina lui est infidèle.
L'Occasion, deuxième roman historique de Juan José Saer après
L'Ancêtre, est une plongée dans les méandres d'un esprit blessé. Avec une écriture à la fois ciselée et lyrique, l'auteur déploie une véritable poétique du doute et de la jalousie, la chute d'un homme qui se perd dans une obsession vaine et tragique.
L'Occasion a reçu, à sa publication en Argentine, le prestigieux prix Nadal, équivalent du prix Goncourt. -
L'intensité d'un western, le rire de
Vol au-dessus d'un nid de coucou.
" Juan José Saer doit être ajouté à la liste des plus grands auteurs sud-américains. "
Le Monde
Argentine, 1804 : le docteur Weiss, adepte de la nouvelle psychiatrie, fonde une maison de santé pour malades mentaux. Son disciple, Real, reçoit une mission impossible : convoyer de Santa Fe à Buenos Aires une caravane de fous. S'y retrouvent deux frères atteints de délire linguistique, une nonne nymphomane, un dandy maniaque, un Indien au goût prononcé pour le violon et le massacre des blancs, deux soldats, trois prostituées...
Mais la pampa est immense, vide, insupportable. La civilisation semble de plus en plus lointaine, la frontière entre folie et normalité de plus en plus floue... -
Le chef d'oeuvre de l'un des écrivains argentins les plus importants du XXe siècle.
Peu de livres donnent au lecteur l'impression, dès les premières pages, d'être confronté à un chef d'oeuvre absolu.
L'Ancêtre, de Juan José Saer, appartient à cette catégorie.
" De ces rivages vides il m'est surtout resté l'abondance de ciel. Plus d'une fois je me suis senti infime sous ce bleu dilaté : nous étions, sur la plage jaune, comme des fourmis au centre d'un désert. Et si, maintenant que je suis un vieil homme, je passe mes jours dans les villes, c'est que la vie y est horizontale, que les villes cachent le ciel. "
Le roman est inspiré d'une histoire réelle. En 1515, un corps expéditionnaire de trois navires quitte l'Espagne en direction du Rio de la Plata, vaste estuaire à la conjonction des fleuves Parana et Uruguay. Mais, à peine débarqués à terre, le capitaine et les quelques hommes qui l'accompagnent sont massacrés par des Indiens. Un seul en réchappe, le mousse : fait prisonnier, accueilli dans la tribu de ses assaillants, il n'est rendu à son monde que dix ans plus tard, à l'occasion d'une autre expédition naviguant dans ces eaux. De ce fait historique Juan José tire une fable universelle qui interroge le sens des destinées humaines et le pouvoir du langage. Arrivé à la fin de sa vie, le mousse se souvient comment, soixante ans plus tôt, il a été amené pendant toutes ces années à partager l'existence d'une tribu d'hommes anthropophages au point de bouleverser sa vision du monde...
La première édition de ce livre a été menée par Flammarion en 1987. Cette nouvelle édition est postfacée par Alberto Manguel. La traduction, de Laure Bataillon a reçu en 1988 le prix de la meilleur traduction décernée par la Maison des Écrivains et des Traducteurs (MEET). Après la mort de la traductrice, il fut décidé que le prix porterait dorénavant son nom. -
Glose, l'un des plus grands romans du célèbre écrivain argentin Juan José Saer, est un classique de la littérature mondiale.
« Un matin de printemps, deux amis, L'Adolescent et le Mathématicien marchent dans la rue ; le premier raconte au second une soirée d'anniversaire, à laquelle aucun des deux n'a assisté, mais dont le récit lui a été fait par un invité rencontré la veille. Au cours de la promenade, ils croisent une autre connaissance, Le Journaliste, qui donne sa propre version des faits.
De ce prétexte extrêmement simple, l'Argentin Juan José Saer tire (1937-2005) la plus fascinante des narrations. Et une mise en doute généralisée de tout ce que nous croyons vivre et percevoir. Expérience unique : le lecteur voit le roman s'inventer librement sous ses yeux, comme s'il l'écrivait lui-même. Il voit la conscience des personnages hésiter et leur mémoire se leurrer, comme s'il s'agissait des siennes, tandis que s'accumulent, touche après touche, non-dits, angoisses et illusions mises à mal. Ce roman inclassable, formidablement construit, m'en a davantage appris sur ce que nous sommes que vingt volumes de philosophie.
C'est un livre que j'essaye de faire lire à tout le monde. Tous ceux qui ont suivi mon conseil sont sortis de cette lecture aussi euphoriques que moi. Et incrédules : comment expliquer que Glose, ce roman parfait [...] ne soit pas déjà un classique ? » Jean-Hubert Gaillot, auteur de la postface.
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L'Enquête, c'est le roman policier de Juan José Saer. Un « polar parisien aussi sophistiqué que captivant ».
« Juan José Saer est un écrivain intelligent, voire même cérébral, qui reste un jouisseur et ne perd jamais de vue que conter est d'abord une façon de divertir ses semblables.
Il n'est peut-être jamais parvenu aussi brillamment à la synthèse qu'il ambitionne sans cesse que dans L'Enquête. Lui qui adore se livrer à des parodies de toutes sortes, s'attaque cette fois à une forme qu'en tant qu'admirateur de Conan Doyle il apprécie particulièrement : celle du roman policier. Pour la première fois, il situe l'essentiel de l'action à Paris, plus précisément dans le XIe arrondissement, et le centre sur les sinistres méfaits d'un meurtrier en série de vieilles dames. Il est visiblement parti d'un fait divers qui défraya la chronique il y a quelques années et inspira même un film, mais s'en sert surtout pour lui conférer sa dimension psychanalytique autant que mythologique. » (Jacques De Decker, Le Soir)